Dans un monde contrôlé par les lois du marché, la démocratie bat de l’aile. Faites partie de ceux qui contribueront à revoir ses bases en assurant aux citoyens l’accès à une information indépendante et de qualité. En préparation des États généraux sur le journalisme indépendant convoqué par l’AJIQ (L’Association des journalistes indépendants du Québec), qui se tiendront en septembre 2013, le Journal Ensemble prépare une série de consultations publiques à travers le Québec.

Un secteur sous financé

«L’information au Québec: un effort collectif s’impose». Ainsi débute le rapport Payette, le document né du mandat donné par la Première Ministre au Groupe de travail sur le journalisme et l’avenir de l’information au Québec (GTJAIQ). Avec pour objectif de «cerner les difficultés de l’information au Québec dans le contexte des nouvelles technologies et devant la crise générale des médias qui secoue l’ensemble des pays industrialisés», ce groupe, dirigé par Dominique Payette, a parcouru le Québec en 2010 pour faire l’état de la situation. Dans le document qui en résulte, plusieurs faits alarmants sont soulignés. D’abord, le constat que le marché publicitaire se désintéresse de «cette information qui permet les débats politiques et sociaux, bases et fondement des démocraties». Un désintérêt qui, bien sûr, suppose par le fait même le sous financement de tout périodique qui s’y intéresse.

Des répercussions sur les conditions de travail

Selon le rapport Payette, le manque de financement entraîne évidemment des coupures qui mettent en péril un travail de qualité, «notamment lorsque les délais de production deviennent trop courts pour répondre aux exigences de base de la méthode journalistique, soit la vérification des faits évoqués.» C’est ainsi que l’on constate la disparition des articles de fond nécessitant une recherche plus poussée au profit d’articles simples se fiant à une source unique. Cette affirmation rejoint ce que le Conseil de presse du Québec avait déjà relevé lors d’une série de consultations publiques en 2008, soit que «les faiblesses éditoriales suivantes sont grandement notées par les participants: le contenu superficiel, simpliste, spectaculaire, sensationnel et négatif des hebdomadaires, l’absence de traitement journalistique (repiquage de communiqués) et une sous-couverture culturelle.» Les réalités économiques obligent d’ailleurs souvent les journalistes indépendants à couvrir un territoire très vaste, donc à produire rapidement. Et c’est sans parler de l’insécurité liée aux emplois de moins en moins stables, puisque les entreprises de presse, n’ayant pas les ressources pour créer de l’emploi, font davantage appel à des pigistes et des travailleurs autonomes.

L’urgence de se réunir

Devant les inquiétudes soulevées par le GTJAIQ, l’urgence d’agir apparaît clairement. Afin de trouver des moyens de consolider les conditions qui régissent la pratique du journalisme indépendant, la Coopérative de journalisme indépendant, éditeur d’Ensemble, convie journalistes, éditeurs et citoyens à se pencher sur ces questions.

Que ferons-nous pour assurer le respect des règles déontologiques et fournir à la population des informations suscitant les débats de société essentiels à la démocratie? À vous de nous le dire! Les dates et lieux de ces consultations seront disponibles sous peu sur notre site.

L’information au Québec – Un intérêt public, rapport du Groupe de travail sur le journalisme et l’avenir de l’information au Québec (GTJAIQ), sous la direction de Dominique Payette, 2010

L’état de la situation médiatique au Québec – L’avis du public, rapport de la tournée régionale du Conseil de presse du Québec (CPQ), sous la présidence de Raymond Corriveau*, 2008