Vesta, déesse latine du foyer, protégeait le feu sacré qui réchauffe la maison et le cœur de ses habitants, veillant ainsi à l’harmonie de l’ensemble. Pour nous, aujourd’hui, c’est tout à fait ce à quoi répond L’esprit du lieu, une coopérative de Val-David sillonnant le Québec pour construire des foyers de masse, et beaucoup plus encore…

Le nom L’esprit du lieu peut être collé sur une variété de services et avoir une même homogénéité de valeurs, de philosophie, explique Andrée Perreault, membre fondatrice et vice-présidente du conseil d’administration. Au départ, on a mis l’emphase sur les foyers de masse pour que la coopérative puisse être autonome et rouler d’elle-même. Notre prochaine phase, c’est de développer le service de design d’intérieur écologique et artistique. Après, ce sera l’architecture de paysage et les finitions intérieures. Éventuellement, d’autres corps professionnels pourront s’ajouter.»

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Jean-David Morneau, président, présente un récent ouvrage de la coopérative L’esprit du lieu.
Vidéo: Nicolas Falcimaigne

Une coopérative d’artisans

À mi-chemin entre la coopérative de travail et la coopérative de producteurs, L’esprit du lieu est un oiseau rare dans le domaine de la construction, un milieu où le travail de l’artisan n’est pas suffisamment reconnu, selon Jean-David Morneau, président et membre fondateur de la coopérative. «La construction, c’est beaucoup la performance. C’est tout le temps plus rapide, on ne mise pas nécessairement sur la qualité parce que plus le travail se fait vite, plus on va faire d’excédents.»

Avec la vaste mission d’offrir des services en lien avec l’habitat et la construction écologique, l’ambition de cette coopérative est plutôt de devenir le point de ralliement de plusieurs artisans professionnels qui partagent une même philosophie, axée sur la qualité de vie, l’environnement et la santé des individus.

L’entreprise compte actuellement trois membres actifs et un membre auxiliaire: un atrier-maçon, une designer d’intérieur, une architecte paysagiste et un compagnon maçon. Les membres doivent souscrire 2000$ en parts de qualification pour participer à l’achat et à l’entretien des outils (500$ au départ, puis sous forme de retenues sur la paie pendant la phase de membre auxiliaire).

Une tradition à adopter

Jean-David Morneau est un des seuls spécialistes au Québec dans la construction de foyers de masse autrichiens, une technologie que notre pays nordique aurait selon lui tout avantage à intégrer dans ses mœurs. «Souvent, raconte M. Morneau, les gens vont dire qu’ils ne mettront pas de foyer de masse parce qu’ils ont une maison hautement écoénergétique. Mais le foyer de masse d’aujourd’hui peut être fait pour fonctionner dans une maison écoénergétique. On peut baisser la capacité, l’adapter avec du solaire passif, etc. Ça fait vraiment partie de la maison comme d’un système.»

En plus de son côté écologique, de l’âme qu’il donne à toute la maison et de la qualité incroyable de cuisson qu’il procure (parce qu’en plus, on peut cuisiner dans la boîte à feu!), le foyer de masse représente peut-être la solution idéale à nos hivers trop longs. «C’est une source de chaleur radiante, ajoute-t-il. Donc, ça chauffe comme les rayons du soleil, c’est vraiment une chaleur que tu reçois sur ta peau. Psychologiquement, on vit pas l’hiver de la même manière.»