Ces trois thèmes – austérité, solidarité et inégalités – inspirent les débats actuels. Pour les tenants de l’économie dominante qui fait de toute consommation une marchandise, animée par des entrepreneurs concurrents où le capital commande à des salariés la création de richesses pour les détenteurs de capitaux propriétaires des entreprises, la situation financière du pays est telle qu’il faut «couper» dans les dépenses de l’État. C’est ce qu’on a appelé l’austérité.

Couper dans ce qui n’est pas «productif», soit les coûts de la lutte à la pauvreté, les coûts du bien-être social, les services de garde, et autres services de ce genre, sans oublier de congédier des fonctionnaires. Et pour bien réussir l’opération, il faut la solidarité – non pas universelle – mais de ceux qui sont les récipiendaires des avantages de ces programmes.

Pas question de faucher dans le champ des subventions aux entreprises: après tout, il faut s’occuper des revenus et de la création de richesse pour les détenteurs de capitaux dont les rendements ne pourraient tolérer une déprime et une baisse dans l’écart entre leurs salaires et ceux de leurs travailleurs.

Après tout, gagner 200 fois plus que la moyenne de ses employés, c’est normal, le capital étant irremplaçable, alors que la technologie peut se substituer au travail humain. Pas question d’augmenter l’impôt de ces «producteurs de richesse». Il vaut mieux taxer les achats au nom de la solidarité. Autrement dit, pour réussir la démarche austère, il ne faut pas se préoccuper des inégalités. Tel est le message de l’économie dominante.

Heureusement que le coopératisme existe. En principe, il proclame une vision différente. Pour le coopérateur, l’austérité, c’est une gestion axée sur la satisfaction des besoins des membres – de tous les membres. C’est la solidarité. Dans le but de respecter, d’une façon juste, un partage équitable de la richesse. Et pour faire disparaître les inégalités injustes.