La Coalition Bas-Saint-Laurent pour une prospérité sans pétrole a organisé la manifestation «Non à un état pétrolier», dimanche, dans les rues de Rimouski. C’est en réaction à la décision de la Cours supérieure d’autoriser le forage du puits Haldimand No. 4 par la compagnie Pétrolia, le 10 février dernier, que près de 60 personnes ont bravé la tempête pour signifier leur désaccord et inciter la ville de Gaspé à faire appel. Le dossier pétrolier a rejailli jeudi avec l’annonce par le gouvernement Marois qu’il y aura des forages exploratoires sur l’île d’Anticosti dès cet été.

Cette mobilisation rimouskoise semble indiquer qu’il y aura d’autres actions communes dans l’avenir contre l’exploitation pétrolière et gazière. Selon Marie-Neige Besner, membre de la Coalition, les groupes de pression, gaz de schiste, pétrole, protection de l’eau s’associent et élargissent leurs revendications initiales depuis l’annonce favorable à l’exploration pétrolière sur Anticosti par Pauline Marois, jeudi.

Des représentants du groupe «Non à la fracturation» de Sainte-Agathe-de-Lotbinière étaient notamment sur place pour appuyer les manifestants.

Pétrolia en attente d’une étude hydrologique

Les travaux sur le puits Haldimand pourront reprendre le 31 mars, lorsque l’étude hydrogéologique, commandée auprès de l’INRS par le gouvernement, aura été déposée. La coalition déplore que l’étude ne tiendrait pas compte des eaux présentes à plus de 200 mètre de profondeur. Selon le Groupe de recherche interuniversitaire sur les eaux souterraines, nous ne connaissons pas suffisamment les échanges entre les eaux souterraines superficielles et les eaux plus profondes pour permettre les forages avec fracturation hydraulique.

Le règlement dit de Saint-Bonaventure

Le 7 novembre 2011, la municipalité de Saint-Bonaventure a adopté un règlement visant à protéger «les puits artésiens et de surface et régissant l’usage et le transport sur les chemins municipaux de produits susceptibles de compromettre la qualité de l’eau, l’environnement ou la santé et le bien-être général des résidents de la municipalité» (règlement numéro 244/2011).

Le règlement dit «de Saint-Bonaventure» a fait boule de neige et des règlementations similaires ont été adopté par plus de 70 municipalités au Québec (lire aussi: «Vous n’existez pas»). C’est de ce règlement que la Ville de Gaspé s’est inspirée pour sa législation contestée par Pétrolia.

En rendant une décision favorable à Pétrolia, le juge Moulin de la Cours supérieure invalidé ce règlement. Selon la coalition, cela «démontre, une fois de plus, que le système de justice favorise le droit « d’exploiter » devant le droit de protéger la qualité de vie de la population et son environnement.»

D’autres manifestations partout au Québec auront lieu le 21 février à 11h50 devant le bureau des députés provinciaux.