Avec ses odeurs d’épinettes, ses chemises à carreaux et ses histoires de far-west, l’identité abitibienne en a beaucoup à raconter au reste du Québec. Et c’est bien ce qui a motivé les cinq fondateurs de la coopérative de solidarité Les Éditions du Quartz, il y a de cela trois ans maintenant.

Depuis le 11 avril 2011, la coopérative, qui compte à ce jour 370 membres, défend la mission de mettre en valeur l’identité abitibienne à travers des textes d’histoire, mais aussi des textes littéraires. Des écrits essentiellement réalisés par des gens de la région, mais destinés à rayonner au-delà de ses frontières, comme en témoigne le premier roman publié par les Éditions du Quartz (et le seul jusqu’à maintenant), La mémoire du funambule, de Bruno Crépeau, qui a été finaliste au Grand prix littéraire Archambault en 2012.

La maison d’éditions, qui possède maintenant un catalogue de 14 titres, ne compte qu’un seul membre employé, mais de nombreux membres utilisateurs, en plus de quelques membres de soutien. «Ceux qui travaillent, avec lesquels il y a un échange d’argent, ce sont nos membres utilisateurs, précise Suzanne Dugré, administratrice et secrétaire de l’organisme. Ce sont ceux qui écrivent des manuscrits, les directeurs de collection, etc. Nos 370 membres nous aident aussi beaucoup bénévolement. Moi, je fais de la révision et j’ai 38 personnes qui m’aident. Il n’y a pas de maison d’éditions qui n’est pas une coopérative qui pourrait se payer ça!»

Une édition généraliste, mais régionaliste

«C’était important pour nous, confie celle qui est aussi membre fondatrice et responsable de deux collections. On était la seule région à ne pas avoir de maison d’éditions généraliste, cela nous semblait important d’en avoir une. Le gouvernement du Canada nous dit qu’on est trop régionaliste pour obtenir des subventions, mais on répond à un besoin qui est beaucoup plus large. À Montréal, ils sont 5 ou 6 maisons d’éditions, ils peuvent aller dans des créneaux très spécifiques. Nous, c’est surtout l’histoire de la région de l’Abitibi-Témiscamingue qu’on veut mettre en valeur et faire connaître.»

Les Éditions du Quartz viennent de fêter leur troisième anniversaire et cette belle jeunesse se voit dans l’abondance de projets à venir. En plus d’un collectif de nouvelles sur la ville d’Amos, à paraître le 23 mai prochain (deux titres semblables sont déjà parus sur les villes de Rouyn-Noranda et de Val-d’Or), la coopérative lancera bientôt De l’or et des putes, du jeune historien Alexandre Faucher. Cet essai raconte la petite histoire de Roc d’Or, un petit regroupement de «squatters» qui s’était formé près de Malartic à ses touts débuts et qui était surnommé «Putainville» (je vous avais bien dit qu’il était question de far-west). Deux autres titres suivront dès l’automne.