En région, la loi du casse-croute règne et il est parfois difficile de trouver un endroit pour manger sainement et prendre un vrai bon café. À Chibougamau, un groupe de citoyens a décidé de prendre le taureau par les cornes en créant le café culturel du Brûlot, coopérative de solidarité, qui allait étancher leur soif de bonne bouffe et de culture.

Dans un bâtiment en tôle sur la main de Chibougamau, l’affiche qui présente un café culturel surprend. À l’intérieur, l’ambiance est conviviale et le décor moderne. Ça sent le bon café et des enfants s’amusent dans la section familiale. «C’est l’endroit à aller pour s’imprégner du rythme de vie de Chibougamau», lance Luc Letendre, membre du conseil d’administration de la coopérative de solidarité. Avec du personnel âgé de 25 ans en moyenne, l’endroit dégage une énergie dynamique. Les personnes qui y travaillent font l’ambiance.

Montage produit par le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité pour son forum coopératif du 8 octobre 2012.
Entrevue, enregistrement et photos: Nicolas Falcimaigne

Une coop pour répondre aux besoins

Selon M. Letendre, «il y avait un besoin d’offrir un endroit où on pourrait manger plus sainement, où l’on pourrait créer un endroit de rassemblement pour les petites familles». Un groupe de motivés s’est donc penché sur le sujet. Ils ont recruté les membres et monté un plan d’affaires. En janvier 2011, la coopérative était née, et le 18 novembre le Café du brûlot prenait son envol. Aujourd’hui plus de 225 membres utilisateurs font partie de la coopérative. Un bon recrutement en un an pour une population d’environ 7500 habitants selon Luc Letendre. Dix entreprises sont également membres de soutien, dont le Centre de formation professionnelle de la Baie-James, la caisse populaire et la communauté autochtone Oujé-Bougoumou.

Le Café du Brûlot est un restaurant santé qui offre un service de café spécialisé unique à Chibougamau. «Nous voulions aussi offrir un lieu aux familles pour se rassembler. Nous essayons de créer des événements comme des 5 à 7 familiaux pour que les parents puissent prendre un verre pendant que les enfants jouent ensemble», explique M. Letendre. Il ajoute que le café est aussi populaire auprès des jeunes mamans avec poupons et que l’endroit se remplit d’enfants les fins de semaine.

Plus qu’un simple restaurant, le café offre aussi un volet culturel qui était pratiquement absent à Chibougamau. «Nous présentons des expositions d’artistes locaux qui changent toutes les deux ou trois semaines et nous présentons des spectacles d’artistes locaux émergents», note M. Letendre. En juillet dernier, un spectacle d’humour a fait salle comble avec 95 personnes présentes. Isolé des grandes villes, il est toutefois difficile d’y faire venir des artistes plus connus.

Défis

La réponse du public est bonne, mais lancer une coopérative de restauration n’est toutefois pas de tout repos. «Nous tentons d’exploiter un nouveau créneau. Quand on sait qu’en moins de deux ans, il y a un resto sur deux qui ferme au Québec, c’est un défi de survie et il faut savoir s’adapter», croit M. Letendre. Un des gros défis du café est d’offrir un service rapide et de qualité sur l’heure du diner afin que tout le monde soit servi dans l’heure. De plus, l’accès au financement est plus difficile pour une coopérative. Le Café du brûlot souhaite développer plusieurs projets dans l’avenir, mais à court terme, l’entreprise doit d’abord être rentable pour que l’aventure se poursuive.