La coopérative financière Jord Arbete Kapital (JAK) de Suède offre depuis près de 40 ans des services bancaires « sans intérêts ». Axée sur le développement social et l’entraide, son modèle a été reproduit dans plusieurs pays dont l’Allemagne et le Danemark. Une coopérative JAK tente de s’établir actuellement en Italie. Serait-ce possible de contracter un prêt sans intérêts au Québec prochainement ?

JAK ne perçoit aucun intérêt sur les prêts personnels et hypothèques qu’elle accorde, mais ne donne aucun intérêt sur les épargnes des clients non plus. C’est une vision plus idéologique que pragmatique. « Nous considérons que les intérêts augmentent les inégalités dans la société », affirme le représentant des relations internationales à JAK, Miguel Ganzo. En supprimant les intérêts, la coopérative souhaite que les épargnants aient une gestion plus active de leur argent. « Ceux qui ont beaucoup de liquidités s’assoient dessus en regardant entrer les intérêts plutôt que d’investir. Nous voulons éviter ce genre de comportement. »

Comment ça marche ?

« Nous nous voyons comme sans intérêts, mais nos prêts ne sont pas gratuits. Ils ont un coût », explique Miguel Ganzo. Chaque prêt contracté engendre un frais annuel fixe de 3 % de la dette courante. « Au fur et à mesure que la dette est remboursée, le frais annuel diminue », précise M. Ganzo.

Encourager l’épargne

En plus de ce frais de gestion, l’épargnant doit pouvoir économiser un montant équivalent à celui de son prêt lors de la période d’emprunt. «  Pour chaque versement mensuel, nous demandons le même montant en épargne. Si vous remboursez 100 $ de votre prêt, vous devez déposer 100 $ également », détaille le représentant. Toutefois, ce montant ne peut être celui de votre compte courant. Il ne pourra être touché qu’un mois après le remboursement total du prêt. « Après avoir remboursé votre 16 000 $ sur dix ans, vous n’avez plus dette, mais avez surtout un compte avec 16 000 $ que vous pouvez utiliser », souligne M. Ganzo.

Hypothèques

La coopérative n’offre pas que de petits prêts personnels. Elle a également les reins assez solides pour financer des hypothèques. « Une très grande partie de nos prêts concerne des achats de maison », rappelle Miguel Ganzo.

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