Partout sur le territoire du Québec, des organisations appelées CDR (coopératives de développement régional) sèment l’esprit coopératif et solidaire. Parmi celles-ci, œuvre la Coopérative de développement régional de l’Abitibi-Témiscamingue (CDRAT). Dans une région paradoxalement divisée entre l’exploitation du sol par des compagnies minières étrangères et la présence historique d’organisations solidaires dans les forêts, cette dernière porte fièrement, depuis vingt ans maintenant, le fanion de la coopération.

Fondée en 1994, à la suite d’un manifeste issu des États généraux de la coopération et d’une tournée de forums régionaux initiée par ce qui s’appelait à l’époque le Conseil de la coopération du Québec (devenu le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, CQCM, en 2006), la CDRAT ne naissait pas dans une région vierge de toute coopération. «En effet, on peut dire que la région s’est créée avec des coopératives, explique Mario Tardif, directeur général. Quand les premiers colons sont arrivés, on leur avait dit qu’on leur donnait des terres à cultiver. Ce qu’on ne leur avait pas dit, c’est que ces terres-là étaient pleines de bois. Donc, les agriculteurs du sud de la province ont eu d’abord à défricher leur terre et à être plutôt des forestiers que des agriculteurs. Et en forêt, il y a eu plusieurs coopératives forestières. On a même déjà eu des barrages hydroélectriques coops, des magasins d’alimentation, de vente de voitures… la région a été énormément coop.»

20e anniversaire

Afin de souligner son 20e anniversaire, l’organisation prévoit quelques activités spéciales au cours de l’année. «On aura un tournoi de golf le 11 septembre où on va essayer de mettre en lumière les 20 ans de la CDR. À l’hiver, pendant la semaine de la relève coopérative, on va mettre sur pied une nouvelle formation pour les coopératives, pour les outiller à entrer en contact avec les 18-35 ans. Et finalement, il y aura un gala de clôture spécifique au 20e où on aimerait réunir à la fois l’ensemble des administrateurs qu’a eu la CDR au fil de ses 20 ans et les coopératives.»

L’organisation prévoit également revoir son offre de service et pense bonifier les avantages donnés à ses membres. «Avec la cotisation annuelle, précise Mario Tardif, on va possiblement donner accès à une expertise de la CDR. Disons, par exemple, peut-être deux heures avec un conseiller. Ce n’est pas encore déterminé, mais c’est sur la planche à dessin en ce moment.»

La coop des coops

Au même titre que les CDR que l’on retrouve dans chacune des régions du Québec, celle de l’Abitibi-Témiscamingue est une coopérative de producteurs dont les membres sont presque essentiellement des coopératives ou des mutuelles. Elle a pour mission d’être la référence en création, développement et représentation d’entreprises coopératives.

Ses objectifs sont de promouvoir la formule coopérative dans la région, d’accompagner les coopératives existantes et en développement et de développer la concertation et l’intercoopération. Elle compte actuellement 47 membres. «Pour devenir membre, ajoute M. Tardif, c’est 100$, puis on est à 85$ de cotisation annuelle depuis plusieurs années.» Cette cotisation donne accès à différentes activités, mais comprend aussi une réduction de tarif pour les formations.