Les élus et les organismes présents lors de la 20e conférence nationale de Solidarité rurale du Québec, qui se tenait du 26 au 28 mars à La Malbaie, ont des attentes précises quant au prochain gouvernement qui sera élu le 7 avril prochain.

Chaque municipalité des milieux ruraux a ses propres préoccupations et attentes envers le gouvernement, quel qu’il soit, qui sera au pouvoir dans les prochaines semaines. Chaque milieux a des besoins précis, sur des enjeux qui concernent directement ce qui se passe sur le terrain. À l’image des rapports entre les régions, qui ne sont pas toujours serrés, les besoins des régions sont très différents et spécifiques, tout comme leurs attentes gouvernementales. Si un consensus est clair, par contre, c’est qu’il faut de meilleures relations entre les fonctionnaires et les élus régionaux.

Michel Adrien, maire de Mont-Laurier, est préoccupé par la route 117, qui traverse sa région. «Je voudrais des engagements clairs sur son amélioration et son entretien. Certains passages sont vraiment dangereux, et beaucoup de gens passent sur cette route chaque jour». Pour lui, il semble aussi urgent que le prochain gouvernement s’assure que Mont-Laurier puisse desservir la population de toute la région en services gouvernementaux. Plus largement, il tient à ce que les élus provinciaux aient une plus grande réceptivité aux besoins des régions.

Guy Charbonneau, maire de St-Anne-des-Plaines, exprime qu’il faut prioritairement organiser les relations entre le gouvernement et les municipalités régionales afin d’être plus efficace sur le terrain. «Pour faire ça, les ministres doivent être capables de mettre le pied par terre. On se demande souvent s’il y a un pilote dans l’avion. Nous avons l’impression qu’ils sont trop dociles face aux conseillers que sont les bureaucrates. Nous avons besoin de plus de flexibilité dans l’application des normes pour ça colle plus à nos réalités, sur le terrain», affirme-t-il.

Dans une allocution émouvante sur la réalité de sa petite ville, Gérald Lemoyne, ancien maire de Lebel-sur-Quévillon, située au nord du Québec, qui a connu une vague de suicide dans les dernières années, a pour sa part dénoncé les façons de faire de Québec.«En temps de crises, ce n’est pas aux fonctionnaires de Québec de débarquer dans les villages pour trouver des solutions, alors qu’ils n’ont pas nécessairement une connaissance du milieu», a-t-il décrié. Pour M. Lemoyne, et c’est ce qu’il a fait pour résoudre le problème sa ville, les solutions doivent d’abord venir de la population locale.

De passage à La Malbaie, le député de Québec solidaire Amir Khadir a pris la parole vendredi matin, pour affirmer que le parti de gauche n’était pas qu’un parti montréalais, et qu’il se ferait une priorité de s’occuper des ressources naturelles, enjeu important pour plusieurs régions québécoises, et que le parti ferait de plus en plus d’efforts pour établir des liens forts avec les régions.

Les membres du conseil d’administration de Solidarité rurale du Québec, dont fait partie Claire Bolduc, la présidente, ont identifié cette semaine les enjeux qu’ils jugent prioritaires pour les régions auxquels doit s’attarder le gouvernement. Il s’agit des ressources naturelles et de l’agriculture ; de l’énergie et les hydrocarbures, de l’éducation, de la santé, de l’eau et des transports