Le forum des Artisans du changement a rassemblé, du 8 au 10 novembre, un peu plus de 250 «créatifs culturels» à l’Espace 400e-Bell de Québec, afin «d’être éveillés, de réseauter, de concrétiser des projets et de trouver du soutien». L’équipe derrière ce forum ouvert évalue à deux millions le nombre de «créatifs culturels» au Québec et compte bien les rassembler. Ce sont ces gens qui ont le même feu sacré, mais qui l’ignorent. Leurs valeurs communes se regroupent autour de quatre pôles: écologie, développement personnel, implication sociale et égalité hommes-femmes.

Cette équipe fait partie d’une mouvance mondiale visant à développer l’intelligence collective. «Notre grand rêve est que le monde s’approprie la formule de l’événement, qu’il le diffuse dans tout le Québec», confie Jean-Luc Henry, cofondateur et organisateur du Mouvement des Artisans du changement (MAC). «Partout où nous allons, des gens s’allument et nous souhaitons que ça continue!», s’exclame-t-il.

Il existe des événements similaires en Europe, comme le mouvement Colibri, «mais le Mouvement des Artisans du changement est unique parce qu’il y a ici des entrepreneurs sociaux, des gens qui ont des projets», explique Gilles Charest, président du mouvement, qui envisage de répandre le mouvement sur d’autres continents.
Dans l’effervescence des ateliers, l’équipe du journal Ensemble a croqué sur le vif certains portraits de ces «transitionneurs».

Reconstruire le tissu urbain. Pour Marie-Hélène Jacques, la ville est un écosystème vivant. En semant des jardins urbains, elle s’applique à retisser les liens brisés entre la ville et ses habitants. Ancienne décrocheuse, son parcours l’a menée à compléter une maîtrise en biologie, puis à cocréer les Urbainculteurs.
Photo: David-Maxime Samson

Souffleur de braises et ingénieur social, Gilles Charest est animé par le désir de permettre aux organisations de gérer le pouvoir autrement. Président et cofondateur du MAC, il est aussi président de Sociogest, pionnier du mouvement du développement organisationnel au Canada, et consultant en gouvernance sociocratique depuis 1971. La sociocratie rappelle le fonctionnement des cercles amérindiens ou africains traditionnels.
Photo: David-Maxime Samson

Rêveuse aux pieds sur terre, réalisatrice et productrice chevronnée, Sylvie Van Brabant a fondé Rapide blanc il y a trente ans. Cette visionnaire porteuse d’espoir carbure à la soif de changement. Après Chercher le courant et Visionnaires planétaires, elle prépare un documentaire sur le pétrole, avec Dominic Champagne, et un autre sur la vulgarisation de l’économie (avec Ianik Marcil).
Photo: David-Maxime Samson

«Patenteux» de technologie libre et programmeur-analyste, Anthony Lapointe a fait partie du premier Fablab du Québec à Montréal (L’EcoFab) et a lancé dernièrement le DemosLab au Saguenay. Selon M. Lapointe, «les brevets enferment le savoir». Il est un peu un Robin des bois de la technologie.
Photo: David-Maxime Samson

Tisseuse et agente de guérison sociale, créatrice du Festival de la paix de Victoriaville, Anne Beaumier répond au besoin d’«intégrer collectivement plus de paix et de bonheur dans la vie quotidienne». Son événement a reçu le Grand prix du tourisme en 2013.
Photo: David-Maxime Samson

Dans la cuisine de ce chef permaculteur, il y a une mission sociale et environnementale. Maxime Beauchemin cuisine et enseigne dans des écoles de permaculture un peu partout dans le monde. De projet en projet, il se donne le défi de créer des menus originaux en utilisant les ressources locales disponibles.
Photo: David-Maxime Samson

«Notre grand rêve est que le monde s’approprie la formule de l’événement, qu’il le diffuse dans tout le Québec», confie Jean-Luc Henry, cofondateur et organisateur du Mouvement des Artisans du changement.
Photo: David-Maxime Samson.