La présidente de l’Alliance coopérative internationale a aujourd’hui souligné l’importante marque laissée par Dorimène Desjardins, épouse d’Alphonse Desjardins et cofondatrice des caisses Desjardins. C’est dans le cadre de l’Année internationale des coopératives et de la Journée internationale de la femme 2012 que la Britannique Pauline Green, à la tête de la plus grande organisation non gouvernementale au monde, a rendu hommage à Dorimène Desjardins pour sa contribution à l’avancement de la condition féminine et à la propagation de l’idéal coopératif.

« Ce n’est certainement pas par pur hasard si le Mouvement Desjardins est aujourd’hui la plus grande société privée au Canada qui soit dirigée par une femme, Monique F. Leroux », a affirmé madame Green.

Un parcours de pionnière

Marie-Clara Dorimène Roy-Desjardins voit le jour à Sorel, le 17 septembre 1858. Mariée à Alphonse Desjardins en 1879, elle ne tarde pas à prendre en main les comptes de la famille en plus de s’occuper de l’éducation de ses dix enfants. C’est d’ailleurs pour cette raison que son mari l’avait surnommée son « ministre des Finances ».

La résidence familiale des Desjardins a été la première caisse populaire.
Photo: Nicolas Falcimaigne

Alors que la première Caisse populaire est fondée à Lévis en 1900, Mme Desjardins ne tarde pas à s’impliquer dans les affaires quotidiennes de la coopérative. Son mari travaillant six mois par année comme sténographe à la Chambre des communes, elle assume, sans le titre ni le salaire, la gérance de la caisse. Alors qu’elle se dévoue à cette cause, elle a encore la charge de quatre enfants de moins de 13 ans, dont un en bas âge.

Même si elle resta longtemps dans l’ombre de son mari, sa contribution aux Caisses Desjardins a été reconnue de son vivant. En 1923, elle fut nommée membre honoraire de l’Union régionale des Caisses populaires de Québec. À sa mort, le 14 juin 1932, le journal L’Action Catholique affirma que Dorimène Desjardins était « une des femmes les plus au courant de la question économique considérée du point de vue social », ajoutant même que, sans elle, « les caisses populaires Desjardins n’existeraient probablement pas ».

C’est dans la cuisine des Desjardins que se sont effectuées les premières transactions des membres de la caisse populaire, explique-t-on lors de la visite guidée.
Photo: Nicolas Falcimaigne

Aujourd’hui considérée comme la cofondatrice des Caisses populaires Desjardins, Dorimène Desjardins est devenue, en 2008, la première femme laïque à être honorée sur la Colline parlementaire alors qu’une réplique du monument « Au seuil d’un siècle » a été installée sur la promenade Desjardins, dans le cadre des Fêtes du 400e de Québec.

Avec son mari, elle a participé à la fondation de 163 caisses au Québec, en Ontario et aux États-Unis. Aujourd’hui, le Mouvement Desjardins est une des institutions financières les plus solides au monde. En effet, selon une étude publiée le 1er mars dernier par le magazine new-yorkais Global Finance, la Caisse centrale Desjardins s’élève au quatrième rang de toutes les banques nord-américaines en ce qui concerne la robustesse de sa cote de crédit.