«Que le Bloc québécois prenne la tête de l’opposition au développement de l’industrie pétrolière. Opposition politique, juridique et physique sur terre et en mer.» C’est la proposition adoptée par le congrès national du Bloc québécois dimanche dernier, à Rimouski. Cette attaque frontale des projets d’oléoducs et d’exploitation pétrolière soutenus par les gouvernements fédéral et provincial est contraire aux politiques menées par le Parti québécois alors qu’il était au pouvoir.

C’est pour réagir à la décision judiciaire sur les travaux de la compagnie TransCanada, qui projette d’installer un terminal pétrolier à Cacouna, que les quelques 500 militants bloquistes ont adopté trois propositions d’urgence en congrès national, sans éclipser le débat des deux candidats à la chefferie, Mario Beaulieu et André Bellavance.

Trois propositions fermes

Les propositions adoptées par les membres du Bloc s’appuient sur le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour faire barrage aux projets qui représenteraient un danger pour les Québécois, notamment le transport des hydrocarbures par train, par bateau ou par oléoduc. Le Bloc entend devenir le fer de lance de la lutte contre les projets de développement des énergies fossiles au Québec:

  • «Que le Bloc québécois réagisse à la décision judiciaire sur l’exploitation d’hydrocarbures à Cacouna, en plein cœur du territoire québécois, en exigeant que le certificat d’autorisation à être décerné par le gouvernement fédéral ne soit pas émis tant et aussi longtemps que le BAPE ne donnera pas son autorisation.»
  • «Que le Bloc québécois prenne la tête de l’opposition au développement de l’industrie pétrolière | opposition politique, juridique et physique sur terre et en mer.»
  • «Que le Bloc québécois s’oppose à tout transport de matières dangereuses pouvant affecter l’intégrité du territoire québécois qui n’est pas autorisé par le BAPE.»

La seule option pour les électeurs opposés au pétrole

Les conservateurs, les libéraux et les néodémocrates ayant tous une position favorable au développement des hydrocarbures, le Bloc devient le seul grand parti fédéral qui permet aux électeurs québécois de voter contre les projets pétroliers.

«Contrairement aux conservateurs, aux libéraux et aux néodémocrates, le Bloc québécois s’est doté de principes forts qui reflètent les consensus de la nation québécoise et il n’entend pas sacrifier les intérêts et les valeurs du Québec pour marquer quelques points dans les sondages ailleurs au Canada», a martelé Jean-François Fortin, organisateur du congrès.

Le député de Haute-Gaspésie – La Mitis – Matane – Matapédia avait participé à la manifestation du 27 avril à Cacouna, y dénonçant vertement le démantèlement des services scientifiques fédéraux, qui ouvre grand la porte aux irrégularités dans le développement de projets à risques environnementaux. Il se dit heureux d’avoir enfin l’appui formel du parti pour s’opposer fermement aux projets d’hydrocarbures.

Une position claire et officielle

«L’adoption de ces positions claires et fermes de mon parti démontre l’écoute, la compréhension des enjeux et le courage du Bloc québécois à prendre position, à se mouiller et surtout à ne pas tenter de vouloir plaire à tout le monde, insiste le député, rejoint aujourd’hui pendant son trajet vers Ottawa. En politique, il faut des convictions et il est grand temps que le bien commun soit mis devant l’intérêt pécunier de quelques particuliers à vouloir exporter à l’étranger du pétrole sale de l’Alberta en faisant courir des risques importants à nos communautés.»

«En tant que porte-parole de ce dossier, c’est un mandat fort pour la défense de l’environnement et de l’intérêt collectif, sans compromission, que les délégués du Bloc québécois m’ont confié lors de notre congrès national», a-t-il conclu.