En 1973, naissait à Québec le Théâtre Parminou qui allait, en 1977, s’enregistrer sous le nom de Coopérative des travailleuses et travailleurs de théâtre des Bois-Francs. Sa différence? Son engagement «théâtral», dans tous les sens du terme: théâtre d’intervention, théâtre populaire de création, théâtre engagé voué à l’éducation, théâtre du quotidien, théâtre itinérant… autant de manières de se décrire, pour dire qu’il a voulu s’inscrire «dans la vie des gens et investir tous les lieux et milieux de l’activité humaine», suscitant ainsi parmi nous une vague d’espoir et de foi en l’humain. Depuis 40 ans, ce collectif unique en son genre, aujourd’hui basé à Victoriaville, a toujours su rester fidèle à son implication sociale, à ses questionnements et à son sens de la provocation, fleurissant au cœur même de sa mission.

Le terreau rebelle des années 1970 a donné naissance à bien des phénomènes artistiques, mais peu d’entre eux ont été aussi prolifiques que le Théâtre Parminou, chef de file du théâtre d’intervention au Québec. Sa mission? «Contribuer, par sa théâtralité, à l’émergence de possibles changements pour le meilleur des individus et de la collectivité.»

Une coop pour l’égalité

La formule coopérative s’est imposée à l’époque, selon François Roux, codirecteur administratif du théâtre, parce que cette formule «exprimait la volonté d’être un groupe sans hiérarchie, en quête d’égalité. Ça allait de pair avec les créations collectives, les improvisations et tout le reste». Aujourd’hui encore, le Parminou emploie 16 permanents et 35 pigistes perpétuant ses valeurs humanistes et son enthousiasme pour la cause.

Après plus de 500 créations collectives pour lesquelles le Parminou a su s’adjoindre, au fil des ans, plus de 400 travailleurs et artistes en tout genre, rejoindre deux millions de spectateurs et prodiguer 15 ans d’activité artistique à l’international – le tout hors des réseaux culturels traditionnels –, on peut dire que son expertise en son domaine défie toute comparaison.

Enracinement dans le milieu

«La société a changé, explique M. Roux. Mais le Parminou est resté à proximité de la population et crée toujours des spectacles liés à des problématiques sociales contemporaines.» Les créations, explique-t-il, se font en collaboration avec les organismes, bureaux, écoles, usines, etc., et même sur les places publiques. À partir de ce qu’ils appellent «la documentation vivante».

«On veut toujours changer le monde, continue-t-il. On n’est pas là pour dire quelque chose en particulier. On n’a pas de recette. On allume plutôt le débat. Les gens parlent, échangent et cherchent. Plutôt que de donner des solutions, on nomme les choses. Les solutions appartiennent aux gens.»

www.parminou.com