À partir du 4 novembre, l’organisme Halte la ressource démystifiera la monoparentalité à travers une série de capsules web intitulées « solos, solidaires et sur le web ». Cinq mères monoparentales prendront la parole pour rejoindre les parents qui vivent la même réalité qu’elles.

« L’idée est venue lors du souper des mamans, un souper pour les familles monoparentales. On s’est dit que ce serait peut-être bien de donner plus d’informations sur ce qu’on vit au quotidien, car beaucoup de gens autour de nous n’en ont pas conscience », explique l’une des mères monoparentales membre du groupe « parents solos et solidaires » de l’organisme, Christiane Nathalie Geillon.

Halte la ressource, qui vient en aide aux familles, se donne également comme objectif de déconstruire les images véhiculées qui témoignent d’une mauvaise compréhension du sujet.

« Souvent, les mères monoparentales se font dire par d’autres parents “ah, j’ai compris c’est quoi la monoparentalité”, car ces derniers ont vécu un week-end complet à s’occuper seul des enfants. Mais, la monoparentalité, ce n’est pas juste de s’occuper de mettre les enfants au lit et de les reconduire à l’école ; c’est d’être seul aux commandes économiques de ce qui est en rapport à l’enfant », raconte la directrice générale de l’organisme, Baya El Hachemi.

Selon cette dernière, plusieurs font aussi l’erreur d’associer une seule classe sociale à la monoparentalité.

Rejoindre les pères

En 2011, Statistiques Canada recensait 6 840 familles monoparentales (22 %) dans l’arrondissement Rosemont–La-Petite-Patrie contre 24 485 familles avec conjoints (78 %). De ce chiffre, 5 395 familles monoparentales ont une femme à leur tête (79 %), tandis que 1 415 sont dirigées par un homme (21 %).

Bien que les vidéos mettent de l’avant cinq mères, la direction de Halte la ressource affirme être ouvert à l’implication des pères.

« Les capsules à la base s’appellent “parents”. La porte est ouverte aux pères, bien qu’il n’y en a jamais eu. C’est justement une avenue qu’on aimerait explorer », fait remarquer Mme Hachemi.

Pourtant, les hommes sont de plus en plus concernés par cette réalité. Bien que les femmes à la tête des familles demeurent une majorité, le nombre de pères est passé de 77 940 en 2006 à 87 580 en 2011.

Pauvreté

Selon une étude sur le marché du travail et les parents publiée par l’Institut de la statistique du Québec en 2009, « il est plus difficile de dénicher ou de conserver un emploi lorsqu’on est seul à diriger une famille que lorsqu’on est deux. »

L’étude note que le taux de chômage pour les familles monoparentales gravite autour de 9 % tandis que le taux de chômage pour les familles qui vivent ensemble serait de moins de 5 %.

Et pour ceux et celles pour qui les finances ne sont pas synonymes de source d’angoisse, la précarité de permanence vient prendre la relève.

« La monoparentalité nous mène dans une situation précaire ; nous ne sommes jamais certains de rien. Si je décède demain, qui va s’occuper de mon enfant ? », s’interroge Christiane Nathalie Geillon.

Le lancement des capsules « solos, solidaires et sur le web » se fera le 4 novembre à l’Espace La Risée, situé au 1258 rue Bélanger, à 18 h.

La monoparentalité au Québec : 

  • Au Québec, on compte 365 515 familles monoparentales, ce qui représente 28,7 % des familles. La proportion n’a jamais été aussi élevée depuis 1991.
  • De ce chiffre, 21,8 % des familles au Québec sont dirigées par une femme et 6,9 % par un homme.
  • Même si on observe une augmentation du nombre de pères québécois à la tête de ce type de familles (de 77 940 en 2006 à 87 580 en 2011), la très grande majorité des familles monoparentales québécoises (277 930, soit 76 %) ont encore une femme à leur tête.

Source : Statistiques Canada