Jusqu’au 31 mars, les 3,3 millions de membres de Mountain Equipment Coop (MEC) sont appelés à voter pour les trois candidats de leur choix. Le processus se veut démocratique et accessible : que ce soit par téléphone, par la poste ou via le site web de MEC, on veut permettre au plus grand nombre de voter.

Ce sont dix candidats qui se disputent l’un des trois sièges à combler au conseil d’administration de la coopérative. Siéger au sein d’une coopérative qui compte quelques millions de membres à la grandeur du pays constitue un beau défi. On a voulu savoir comment les candidats comptaient le relever. Six d’entre eux ont répondu à nos questions.

D’emblée, la majorité des candidats a dit vouloir mettre à profit leur expérience afin de poursuivre le travail amorcé par la coopérative. Ainsi, Dru Oja Jay (QC) propose « rien de nouveau », dit-il. Il désire simplement que MEC « remplisse ses obligations en vertu de ses propres principes de fonctionnement » en termes de coopération entre les coopératives et d’engagement envers la communauté, par exemple. « MEC pourrait parrainer un envoi postal annuel à ses membres dans une région, avec des promotions de coopératives locales, des prix sur une base de recouvrement des coûts », propose Dru Oja Jay.

Démocratie, justice sociale, éthique et environnement

L’ensemble des candidats paraît partager les valeurs de démocratie, de justice sociale, d’éthique et de respect de l’environnement que préconise MEC. « En matière de sous-traitance, MEC a fait preuve de courage et de transparence en essayant de trouver des usines éthiques dans le monde. Malheureusement, certaines de ces usines sont dans des pays subissant des conflits politiques qui peuvent ou peuvent ne pas correspondre à nos valeurs collectives en tant que Coop et en tant que société », explique Gail Sullivan (QC).

L’un des défis de MEC, comme de toute coopérative, est l’augmentation du nombre de ses membres. Selon le candidat Blair Hammond (C.-B.), le pourcentage de Canadiens qui s’adonnent à des activités de plein air a diminué. Hammond se propose donc de « renverser cette tendance en travaillant avec d’autres membres de la communauté de plein air, des organismes responsables des parcs locaux, provinciaux et fédéraux et de nouveaux partenaires (tels les sociétés de services aux immigrants). » Dans le même ordre d’idée, Jonathan Gallo (AB) croit qu’une population plus active et davantage en contact avec la nature est plus encline à protéger l’environnement.

Il y a maintenant deux ans que Morrie Schneiderman (NU) fait campagne, misant sur le fait qu’il soit le seul candidat du Nord du Canada à être dans la course. Ce qu’il propose : aider MEC à faire face au défi de l’approvisionnement en temps d’inflation et « fournir de l’équipement de qualité à davantage de Canadiens, en particulier ceux du Nord du Canada où la qualité peut faire la différence entre la vie et la mort. »

Au total, quatre des candidats en lice bénéficient d’une expérience au sein du conseil d’administration de Mountain Equipment Coop, dont Bill Gibson, Shauna Sylvester, Anders Ourom et Shawn Mitchell, tous de la Colombie-Britannique. Pour Bill Gibson, qui y a siégé sept ans en plus d’avoir été chef de la direction de 1992 à 1999, il faut se « concentrer sur la poursuite de ce qui a fait de MEC le détaillant de plein air dominant au Canada. » Pour être candidat, il ne s’agit pas seulement d’être amoureux de plein air. « MEC a besoin d’administrateurs qui comprennent bien le monde des affaires », ajoute Gibson.

L’enjeu de la représentativité

Le conseil d’administration de MEC compte actuellement neuf membres, dont six de la Colombie-Britannique, deux de l’Atlantique (Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard), ainsi qu’un membre de l’Ontario. La candidate Gail Sullivan a soulevé la question de la représentativité. Selon elle, la tenue de l’assemblée générale annuelle à Vancouver limite la participation des membres actifs. Bien que Sullivan ne soit pas certaine que de déplacer l’AGA soit la solution, « il est essentiel de s’assurer que la direction de la Coop reflète un pourcentage représentatif des souhaits des membres », indique-t-elle.

Pour une meilleure compréhension des réalités régionales, certains organismes nationaux ont préféré accorder des sièges par province/territoire ou encore, par région (Ouest, Centre, Atlantique, Nord). Quoique MEC n’ait pas de points de vente dans chaque province/territoire, l’organisation est bel et bien présente à la grandeur du pays grâce à son service de livraison.

Les membres des régions isolées du Nord du Canada – pour qui MEC représente souvent l’accès à de l’équipement de plein air abordable et de qualité –, mais aussi les Prairies et le Québec, ne sont jusqu’à maintenant pas présents dans le processus décisionnel. La coopérative pancanadienne s’offrira-t-elle pour ses 40 ans une plus grande représentativité de l’ensemble des régions du Canada ? La réponse est dans l’urne.

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Pour voter

  • Être membre de la coopérative Mountain Equipment Co-op, condition nécessaire pour acheter quoi que ce soit dans un magasin MEC, confère le droit de vote, et ce, à vie.
  • Les clients qui ont acheté chez MEC mais qui ont perdu leur numéro de membre peuvent obtenir de l’aide au 1 800 474-7704.
  • L’élection en ligne a commencé le 24 février 2011 et se termine le 31 mars 2011 à midi (heure du Pacifique).
  • Pour voter, il suffit de se rendre sur le site de MEC et de choisir de donner son appui à un, deux ou trois candidats parmi les dix, après avoir consulté leurs programmes détaillés. Certains candidats ont même un site Web.