Les élèves de Saint-Ailleurs peuvent continuer leurs apprentissages en réseau même au cœur de Montréal. Grâce au programme École éloignée en réseau, auquel ils participaient déjà, ils ont gardé la communication avec leurs classes jumelées, situées partout au Québec.

Avec la baisse démographique en région, les menaces de fermetures d’écoles et l’augmentation des classes multiâges, l’hypothèse était lancée : les technologies pourraient-elles permettre de revitaliser nos écoles rurales et venir améliorer l’environnement éducatif dans son ensemble ? Accompagnées d’une bonne dose de créativité, les technologies sont source d’innovation et promotrices de changement.

Les murs des écoles tombent

L’initiative École éloignée en réseau (ÉÉR) a vu le jour en 2002. À l’écoute des différents besoins des acteurs du milieu scolaire, le Centre francophone d’informatisation des organisations (CEFRIO) et le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport ont mis sur pied un modèle de mise en réseau des écoles afin de permettre aux élèves de petites écoles rurales de communiquer entre eux via des moyens technologiques. Les élèves voient alors les murs de leur école tomber. Les frontières des villages s’élargissent, de nouvelles formes d’apprentissages font lumière sur les régions rurales. Les deux principales technologies de communication utilisées dans l’ÉÉR sont un forum de construction de connaissances et une plate-forme de vidéoconférence.

Selon Julia Gaudreault-Perron, chargée de projet au CEFRIO, les technologies doivent être utilisées comme un outil permettant l’atteinte d’un objectif plus large, soit favoriser l’apprentissage en collaboration au sein des petites écoles rurales.

La réalité des classes multiâges en région ne permet pas toujours aux jeunes de côtoyer des enfants du même âge qu’eux, et les réseaux technologiques permettent donc d’augmenter les interactions entre les élèves et d’agrandir leurs horizons.

Les activités en réseau sont d’ailleurs intégrées au programme du ministère de l’Éducation. L’utilisation des
technologies est aussi quelque chose de motivant pour les jeunes, c’est stimulant pour eux de pouvoir connaître des enfants d’autres régions du Québec ou pays du monde.

Briser l’isolement

Les avantages de l’initiative ÉÉR ont également eu des retombées pour les enseignants. L’isolement et le manque de ressources peuvent rendre les conditions d’enseignement plus difficile en milieu rural. Les professionnels de l’éducation profitent donc eux aussi des technologies pour stimuler leur environnement de travail. La forte collaboration entre professeurs et intervenants via les réseaux technologiques leur permet de se développer professionnellement et d’échanger sur leurs pratiques respectives. Grâce aux ÉÉR, les écoles deviennent plus attrayantes pour les jeunes, les professionnels et les familles des communautés.

Pérennisation du modèle

Selon Mme Gaudreault-Perron, ce qui est extraordinaire avec l’ÉÉR, c’est de constater à quel point les différents milieux se sont approprié le modèle de façon unique, reflet de la créativité du milieu rural. Les élèves, les enseignants et les professionnels intègrent la mise en réseau selon leurs propres besoins. Bonne nouvelle pour les ÉÉR, le modèle est maintenant mis en œuvre dans une vingtaine de commissions scolaires au Québec et continue son chemin sur la voie de la pérennité.

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l'Avenir, a présenté L'Écho de L'Avenir à la presse. Photo: N.Falcimaigne

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l’Avenir, a présenté L’Écho de L’Avenir à la presse.
Photo: N.Falcimaigne

Cet article fait partie du journal spécial L’Écho de L’Avenir, réalisé dans le cadre de l’événement Ruralia et publié dans Le Devoir du samedi 14 mai 2011, organisé par Solidarité rurale du Québec (SRQ). Si le journal est un hebdo fictif inventé pour le village fictif de Saint-Ailleurs, qui était le salon de la ruralité, les articles qu’il contient sont tous de bien réels articles de journalisme indépendant portant sur des nouvelles réelles et répondant aux standards élevés de la Coopérative de journalisme indépendant. Sauf les premiers mots de cet article qui reflètent le cadre fictif.