Le milieu culturel se serre les coudes au Bas-Saint-Laurent, et le Le Festi Jazz International de Rimouski entre dans la parade en rejoignant cette année la Coopérative Paradis. L’événement, qui vient de clôturer sa 26e édition avec 30 000 spectateurs, s’allie ainsi avec 10 autres organismes régionaux afin de cohabiter sous le même toit. Le « p’tit » nouveau solidifie donc ses fondations basées sur une solidarité toute régionale.

Espace de travail, de création artistique et de diffusion, le Paradis soutient le milieu culturel en offrant un pignon sur rue ouvert à tous. L’initiative solidaire du festival ne s’arrête pas à ce regroupement. Elle prend racine dans des chaumières de la région, et ce depuis sa naissance.

Le jour où les cartes furent mises sur la table

« 1984 – Un petit groupe d’amoureux du jazz est réuni sur la rue de la Cathédrale. Ils discutent, ils jettent les bases d’un projet dans un bar et ils font passer l’idée à l’action », lance Marie-Thérèse Brunelle, présidente du conseil d’administration du Festi Jazz, devant bénévoles et médias.

Si l’on parle d’alliance entre organismes, pour le Festi Jazz l’existence et le succès de l’événement passent par l’appui solidaire et l’implication que la population lui offre depuis 26 ans. « Il y a des gens qui ont été des balayeurs, des gardiens nuit, des monteurs de chapiteaux et cette implication de la population fait la réussite du Festi Jazz. Rimouski devient une des villes reconnues dans le circuit à travers le monde. C’est ce qui a fait la réussite, je sens la solidarité », mentionne André Pérusse, l’un des fondateurs du festival et récipiendaire du Héron d’or, prix remis chaque année afin de souligner la collaboration au sein de l’organisme.

M. Pérusse se rappelle les débuts, « les mercredis jazz au bar le Rhinocéros, où vingt-cinq personnes étaient présentes. Les musiciens étaient utilisés à toutes les sauces ». Steeve St-Pierre, musicien et directeur de la programmation, se remémore ses premiers gazouillements sur les trottoirs. « Et maintenant, on me confit le mandat de coordonner l’événement », s’exclame-t-il devant un micro de la salle Desjardins-Telus.

Aujourd’hui, le Festi-Jazz attire des milliers d’amateurs en plus d’artistes internationaux. Loin d’être assis sur leurs lauriers, les organisateurs souhaitent être en constante mouvance tout en laissant place à la relève. « Cette année fut une année de défis, nous avons pu développer de nouveaux projets dont la Vitrine de la relève et le tirage visant à soutenir le festival », mentionne la directrice générale, Annette LeBlanc. La dernière initiative permet au public de financer l’événement en achetant un coupon lors des cinq jours de festivités.

En 2010, l’événement était dans le rouge d’un peu plus de 18 000 $. Un manque à gagner causé par des baisses de subventions. De la Ville de Rimouski aux petites entreprises privées, le milieu compense afin de faire vivre l’organisme. Mme Brunelle soutient qu’« avec les partenaires régionaux que l’on a, c’est vraiment tout Rimouski qui porte ce festival ».

Un quart de siècle est passé et des notes de jazz résonnent toujours entre le fleuve et la cathédrale de Rimouski. Trente mille fervents ou néophytes se retrouvent sous les chapiteaux, dans les salles ou dans les bars lors de la fin de semaine de la fête du Travail.