À la demande de l’animatrice de groupe, les GEDI prennent un crayon et plongent toutes leurs pensées sur papier, ils écrivent de plus en plus rapidement pour noircir cette feuille blanche qui se trouve devant eux. On leur demande de vider leur esprit. Voilà comment l’atelier Créativité et innovation a débuté : par un exercice d’écriture automatique dans le but de faire émerger la créativité des participants par la suite.

Dans la poursuite de l’activité, chacun y est allé de sa définition personnelle sur le thème. Tel un ballet de mots, des expressions comme « oser pousser plus loin une idée, douter, voir la réalité d’un autre angle, faire les choses autrement, penser à l’extérieur de la boîte, savoir s’adapter et trouver une solution à un problème complexe, rester à l’avant-garde » se sont mises à danser sur les lèvres de la trentaine de personnes présentes.

Changer ses paradigmes

Dans le partage d’idées, plusieurs participants ont extrapolé la créativité au sens large, dépassant l’aspect économique de l’innovation face à la concurrence. Ils ont affirmé que tous avaient un potentiel créatif et qu’on gagnerait, comme société, à l’exprimer davantage. Comment ? En l’encourageant dès le primaire. Pourtant, avec son approche par projet, le Renouveau pédagogique abonde déjà dans ce sens. D’après les Y, la créativité doit aller encore plus loin et non seulement à l’école, mais dans toutes les sphères de la société.

Très jeune, on souhaite que les enfants se comportent comme des adultes responsables. On éteint leur créativité à petit feu en les mettant dans des cadres. Sortir du cadre ne signifie pas la rébellion, mais ça permet de voir la réalité autrement. Comme l’a dit l’animatrice du groupe : « Il y a toujours une forme d’ordre qui émerge du désordre. » Accepter la créativité, c’est accepter la différence, les parcours hors norme. C’est aimer les moutons noirs autant que les moutons blancs. C’est aussi transformer l’échec en une expérience positive, car dans le processus innovant on ne réussit pas toujours du premier coup.

Les participants aimeraient également changer ce paradigme qui associe la créativité aux artistes. « Tous tireront avantage d’un développement de leur capacité à innover, c’est-à-dire de faire appel à leurs ressources subconscientes en complément. Le menuisier, le cuisinier que l’avocat, l’artiste ou l’ingénieur aéronautique feront usage de cette capacité. C’est la moitié de notre cerveau, à peu près, qui est en cause ici. Ce que l’on obtient du travail combiné des deux hémisphères dépasse de loin la somme des deux », pense François Cliche, l’un des participants.

Un Sommet innovateur ?

Le Sommet Génération d’idées a-t-il finalement été porteur d’idées innovatrices? Au dire de l’un des participants en plénière de clôture, pas vraiment. D’après lui, les 20 grandes solutions énoncées sont excellentes, mais aucune d’entre elles n’est vraiment à l’image de l’innovation que nous sommes capables de générer.

Quoi qu’il en soit, la génération Y compte bien donner des suites à ce Sommet afin d’utiliser ensemble sa créativité dans la résolution des problèmes de demain.

NDLR: Article paru dans l’édition spéciale publiée à tirage limité dans le cadre du Sommet Génération d’idées, tenu du 26 au 28 novembre 2010 à Montréal