Le Québec a-t-il les moyens de s’offrir son système de santé actuel ? Une quarantaine de jeunes participants au Sommet Génération d’idées ont pris quelques heures pour tenter d’élucider cette question critique dans notre société.

Bien documentés sur le sujet et concentrés sur la recherche de solutions concrètes, les membres du groupe ont abordé le thème de la décentralisation. Ils sont allés jusqu’à proposer l’élimination des agences régionales, de même que réduire le nombre de cadres pour plutôt favoriser le personnel de soins. Ces solutions redonneraient ainsi le pouvoir aux soignants.

Dans un autre ordre d’idées, l’optimisation des ressources a également été mentionnée. Si une entreprise privée achetait une machine à deux millions de dollars, elle ferait tout pour maximiser son utilisation, alors pourquoi est-ce si différent au public ? Forts de ce constat, certains participants ont suggéré le recours à des ingénieurs spécialisés dans ce domaine.

Le fameux dossier informatisé, qui, de l’avis de tous, réglerait bon nombre de problèmes, a mobilisé une partie de la discussion. Pourquoi n’est-il pas encore en fonction ? Les dépassements de coûts et de délais ont été décrits comme tristement symptomatiques du système public.

Le désengorgement des urgences est un autre thème cher aux membres de la génération Y. Comment y arriver? Un CLSC fonctionnant jour et nuit pour les blessures mineures s’avère une piste de solution. Devrait-on avoir recours au privé ? Qu’en est-il de la prise en charge par les citoyens qui veulent avoir accès à un médecin de famille ? C’est à ce moment qu’une solution de plus en plus utilisée en région a surgi : les coopératives de santé.

La troisième voie

« Le système public ne favorise pas la formation de coopératives, ce qui est surprenant », mentionne Claude Castonguay, le « père de l’assurance maladie ». Un jeune médecin de famille a affirmé sans retenue qu’entre le privé et les coopératives, les secondes sont assurément une meilleure solution.

D’autres participants ont souligné l’avantage que représente l’implication des membres dans la gestion de leur coopérative et le fait qu’ils se sentent ainsi partie prenante de la solution. Sans faire l’unanimité, cette avenue a du moins été soulevée comme une piste intéressante qui mérite d’être approfondie.

Si tous ne s’entendent pas sur les moyens à privilégier, il y a certainement consensus autour de l’urgence d’agir, et la volonté de mettre la main à la pâte émanait de chacun des participants. Ceux-ci sont convaincus que même si certaines maladies dégénératives sont incurables, ensemble, ils sauront trouver un remède à la sclérose du système de santé.

Ensemble pour demain, n° 4Cet article a été publié dans l’édition spéciale publiée à tirage limité dans le cadre du Sommet Génération d’idées, tenu du 26 au 28 novembre 2010 à Montréal.