Sur la côte de la Gaspésie, une vallée chantonne au rythme de son Village en chanson. Petite-Vallée, une municipalité de 176 habitants, accueille près de 12 500 visiteurs par année lors de ses festivités estivales. Cet été, les organisateurs invitent Saint-Ailleurs à s’y installer, loin du brouhaha de la métropole.

L’organisme à but non lucratif chapeaute le Festival en chanson, qui attire à lui seul 8 500 fervents de musique, le Camp chanson et le Théâtre de la Vieille Forge, qui présente une programmation tout au long de l’été en plus de faire la tournée des salles au Québec.

«Ce projet, c’est toute la différence entre vivre et survivre, c’est une ouverture sur le monde», explique Simon Côté, directeur des finances et directeur général de la municipalité. Le chiffre d’affaires atteint les 1,5 million $, soit sept fois le budget de la municipalité.

«C’est par des initiatives locales, spectacles tant théâtraux que musicaux, où les profits servaient de mise de fonds dans l’organisation de l’événement, que le projet a pris forme en 1983», mentionne le directeur général et artistique, Alan Côté. Aujourd’hui, le Village en chanson de Petite-Vallée embauche 35 employés dont six permanents.

Si l’organisme, membre du Réseau des organisateurs de spectacles de l’Est-du-Québec (ROSEQ), peut compter sur un appui de l’État de 40% dans son budget, Alan Côté rappelle qu’il n’en a pas toujours été ainsi. «Nous n’avons pas eu besoin de cette aide au départ puisque nous avons bâti ce projet avec nos propres moyens.»

Les retombées économiques se font sentir à coups de millions dans la région. En 2009, 1,8 million $ a été engendré. Cette aventure chansonnière ne fait pas que gonfler la cagnotte gaspésienne. La population met la main à la pâte. Une centaine de bénévoles gravitent autour de l’organisation dans toutes les sphères d’activité tant derrière les casseroles qu’à la table du conseil d’administration.

Le Village en Chanson apporte une importante visibilité à la région gaspésienne. «Nous sommes reconnus à l’échelle du Canada francophone ainsi qu’en Europe», souligne le directeur général et artistique. Des jeunes et des adultes de partout au Québec viennent suivre des formations. «C’est un des villages les plus médiatisés au Québec», renchérit Simon Côté.

D’année en année, depuis 15 ans, la Petite école de la chanson, un projet du Village en chanson, met en scène près de 300 enfants lors du Festival en chanson. Les répétitions s’étalent sur six mois et mobilisent une horde de 100 bénévoles.

Pour Alan Côté, la plus grande réussite est de continuer à l’aube de la trentième édition d’offrir une vitrine extraordinaire autant à des jeunes qu’à des artistes de la relève. Il s’agit d’une organisation en constante mouvance. «Qui n’avance pas recule, c’est un projet toujours en réfection. À quoi faire pareil quand on peut faire différent», réitère Simon Côté.

Une telle initiative culturelle citoyenne revitalise et implique la population dans un processus unique d’identification et d’appropriation. Le village de Saint-Ailleurs ne peut que s’en inspirer, et il en aura l’occasion, du 25 juin au 3 juillet.

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l'Avenir, a présenté L'Écho de L'Avenir à la presse. Photo: N.Falcimaigne

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l’Avenir, a présenté L’Écho de L’Avenir à la presse.
Photo: N.Falcimaigne

Cet article fait partie du journal spécial L’Écho de L’Avenir, réalisé dans le cadre de l’événement Ruralia et publié dans Le Devoir du samedi 14 mai 2011, organisé par Solidarité rurale du Québec (SRQ). Si le journal est un hebdo fictif inventé pour le village fictif de Saint-Ailleurs, qui était le salon de la ruralité, les articles qu’il contient sont tous de bien réels articles de journalisme indépendant portant sur des nouvelles réelles et répondant aux standards élevés de la Coopérative de journalisme indépendant. Sauf quelques mots de cet article qui reflètent le cadre fictif.