Lévis — L’intercoopération représente sans conteste l’un des principes fondamentaux du mouvement coopératif. La Société de coopération pour le développement international (SOCODEVI) s’est donné comme mission de relever ce défi à l’international. Diverses coopératives et mutuelles du milieu québécois joignent leurs efforts dans ce sens.

Il y a déjà 25 ans que cette initiative est née d’un désir d’utiliser l’outil coopératif et mutualiste en tant que voie vers le développement durable dans certains pays fragilisés. SOCODEVI intervient actuellement dans 19 pays où elle appuie des coopératives et des mutuelles à chacune des étapes de leur mise en place. Les secteurs d’activité préconisés varient de l’agroalimentaire au développement local en passant par la foresterie. L’habitation, la microfinance, les assurances et la santé font également partie des domaines d’intervention visés.

Les coopératives et mutuelles membres de cette organisation apportent ainsi temps, expertise technique et savoir-faire aux bénéficiaires. À titre d’exemple, depuis le début de son implication au Sénégal en 2005, SOCODEVI a permis un essor important du mouvement coopératif. La mise en place de la Confédération des coopératives et des mutuelles du Sénégal a jeté les bases de ce mouvement au niveau national. Amadou Moustapha Niang, secrétaire général de cette confédération, témoigne de l’importance de l’appui offert par l’organisation coopérative québécoise. Les cinq intervenants locaux initialement formés aux valeurs et au fonctionnement des coopératives ont su transférer leurs compétences à près de 250 nouveaux formateurs. L’important élan de sensibilisation créé par cette initiative offre maintenant une place prépondérante à ce type d’entreprises solidaires au Sénégal.

L’intercoopération ne s’arrête toutefois pas là. Il est également question de réciprocité Sud-Nord. Réjean Lantagne, directeur général de SOCODEVI, souligne la visite d’une mutuelle togolaise de femmes venue soutenir la création du Fonds d’emprunt du quartier St-Roch, un centre de crédit voué aux jeunes entrepreneurs. À l’instar de cette mouvance intercoopérative, la Conférence internationale saura-t-elle insuffler une réelle collaboration entre les coopératives du Québec ? Il n’en tient qu’à nous de joindre l’action à la parole !

Avec Josée Charbonneau