Lévis — L’avant-midi de cette deuxième journée officielle de la Conférence internationale « Quel projet de société pour demain ? » aura permis à ses participants d’entendre, à leur tour, les propos qui sont entrés dans les Grandes Oreilles de l’événement, Gérald Larose, Hélène Simard et Claude Béland. Trois paires d’oreilles attentives aux discussions qui ont eu cours autour d’eux et qui ont su nous en faire profiter et raviver notre réflexion.

D’entrée de jeu, Gérald Larose nous fait part de son constat. Deux grands déficits habitent le mouvement coopératif québécois : l’absence de reconnaissance, même entre coopérateurs, de la puissance de feu dont nous disposons et, de ce fait, notre trop grande timidité en matière de propositions alternatives. Pour nous faire entendre, il est impératif que tous convergent dans le même sens afin de transformer le visage économique actuel. Ce qui nous attend, c’est une tâche politique d’envergure, ici et maintenant, dans notre collectivité.

Hélène Simard souligne la solitude sous-entendue dans le discours des panélistes et des participants et la dualité de nos préoccupations. Faut-il se concentrer sur les besoins immédiats ou se tourner vers les besoins futurs ? Le territoire représente-il la finalité ou constitue-t-il plutôt un ancrage pour le mouvement coopératif ? Tant  d’interrogations qui supposent des exigences élevées de la part des coopérateurs et des divers acteurs du milieu et auxquelles nous devons répondre ensemble.

Quant à Claude Béland, il nous rappelle l’importance historique de la social-démocratie au lendemain des crises. La coopération vise à protéger les citoyens de leurs instincts naturels, faiblesses utiles au système capitaliste. Il faut, de notre côté, capitaliser sur une vision alternative, joindre nos efforts sans attendre que les autres convergent vers nous : allons plutôt vers les autres. Convainquons-les du bien-fondé d’une société équitable et solidaire. La lutte pour le projet coopératif doit primer sur les luttes sectorielles qui opposent trop souvent les intérêts des acteurs.

En somme, nous rappelle Michel Venne, animateur de cette séance, certains éléments retiennent particulièrement l’attention. D’abord, nous devons prendre conscience de nos actifs, de nos acquis et de nos forces pour être en mesure de joindre nos efforts pour une seule cause unificatrice sur laquelle reposera notre projet de société. Il importe également de poser les balises de ce projet de société : quelle forme doit prendre ce mouvement ? Qui ou qu’est-ce qui va le déclencher ? Sur quoi allons-nous asseoir cette volonté commune de changer le système économique actuel ?

Bien des paroles échangées, bien des interrogations lancées, pour en arriver à un même constat : en dépit de l’effervescence et de la volonté des acteurs du mouvement coopératif, une grande solitude est encore ressentie. Il faut unir ces solitudes pour en comprendre les diversités et en faire une force s’ajoutant à cette importante puissance de feu qui est celle du coopératisme !