Le sujet chaud des médias des dernières années ? Les changements climatiques arrivent certainement au premier rang. Pourtant, le pic pétrolier, d’une urgence tout aussi notable, ne semble pas être aussi sexy que son homologue climatique. Ces deux enjeux intimement liés sont souvent considérés comme étant le défi le plus important de la génération Y.

L’atelier, organisé en partenariat avec les Rendez-vous de l’énergie, a saisi la question suivante : « Comment envisagez-vous le Québec dans 50 ans ? »

Dans le contexte d’une cessation de la croissance de l’offre pétrolière, conjuguée à l’augmentation de la demande, les réponses soumises par les participants convergeaient vers trois points principaux. Les notions d’économie de proximité, de réaménagement du territoire et de la reconstruction de notre tissu économique et social à une échelle humaine ont constitué la base des discussions.

L’économie de proximité réfère à l’idée que notre quotidien devra être repensé, réorienté afin de s’adapter aux changements imposés par le pic pétrolier. L’approvisionnement local en alimentation, en biens de consommation et en services, où les distances sont réduites, favorisera nécessairement l’indépendance par rapport au pétrole. La transition peut être faite de façon agréable et en lien avec les valeurs humaines.

C’est ce que prône le mouvement planétaire Villes en transition, initiative ayant vu le jour en Grande-Bretagne et qui favorise une résilience locale vis-à-vis l’indépendance pétrolière. « Ce mouvement adopte une approche durable permettant aux citoyens, à tous les niveaux, de s’impliquer dans la transition de façon très concrète », souligne Jean-Luc Henry, engagé dans le mouvement à Très Saint-Rédempteur. Cette initiative a été une des solutions proposées pour favoriser l’économie de proximité et ultimement l’indépendance face au pétrole.

La suggestion de la taxation du carbone a été favorablement reçue par l’ensemble des participants. Selon certains, cette forme de coercition a non seulement un effet dissuasif sur l’utilisation de l’automobile, mais elle permet aussi de réinvestir les surplus dégagés dans les transports en commun. Julien Fortier, étudiant en droit à l’Université de Montréal, adhère à la notion d’écofiscalité. « Il s’agit de réévaluer les coûts réels de notre consommation afin d’y inclure les coûts environnementaux et sociaux. On peut ainsi créer une forme de dissuasion efficace envers la réduction de notre consommation énergétique », explique-t-il.

L’indépendance pétrolière suggère un retour vers l’économie à l’échelle humaine, sans pour autant revenir en arrière. Il s’agit, entre autres, de rétablir le dialogue entre producteurs et consommateurs, de favoriser la prise en charge locale au moyen de coopératives de travail ou d’initiatives de transition, ainsi que de favoriser une plus grande collaboration des divers acteurs de la société.

En réponse aux préoccupations véhiculées par certains participants envers la décroissance et la diminution inévitable de notre consommation, M. Mousseau conclut avec enthousiasme : « L’adaptation au pic pétrolier n’entraîne pas un sacrifice, mais plutôt une amélioration de la qualité de vie. » La génération Y saura-t-elle bien se préparer pour la transition vers l’indépendance pétrolière ? Le défi est lancé !

NDLR: Article paru dans l’édition spéciale publiée à tirage limité dans le cadre du Sommet Génération d’idées, tenu du 26 au 28 novembre 2010 à Montréal.