Il y a de ces sujets qui ne sentent pas bon. Des projets qu’on aimerait voir le plus loin possible de chez soi. Des enjeux qu’on souhaiterait enfouir, ou même regarder partir en fumée. Pour faire face à ces indésirables, les déchets, Saint-Ailleurs-de-l’Avenir a décidé de s’inspirer des Îles-de-la-Madeleine en développant un plan d’action visant à doter le village d’une gestion des matières résiduelles qui considère l’incidence de cette dernière sur les plans environnemental, économique et social de la communauté.

Jusqu’à tout récemment, 16% du budget de la municipalité madelinienne était consacré à la gestion des déchets, ce qui constitue plus du double de la moyenne des autres municipalités du Québec. En 2005, chaque madelinot produisait 0,78 tonne de déchets par personne comparativement à 1,51 au Québec, et 56 % des matières résiduelles étaient détournées du centre de gestion, soit un des meilleurs taux de la province.

Afin de poursuivre sur la bonne voie, un partenariat réunissant entre autres la municipalité des Îles-de-la-Madeleine et le gouvernement du Québec voyait le jour au printemps 2010. Le but: optimiser le système de traitement des matières résiduelles. Comme l’explique le maire de la municipalité, Joël Arsenault, «l’idée, c’est d’explorer une nouvelle approche dans la gestion des matières résiduelles, de la production jusqu’à l’élimination.»

Quels moyens?

On a tous entendus parler des stratégies 3RV, soit la réduction à la source, le réemploi, le recyclage et la valorisation, cette dernière consistant à transformer une matière résiduelle par la mise en valeur de certaines de ses propriétés.Si les trois R font appel à l’innovation sociale, la valorisation passe par la mise en œuvre de nouvelles technologies, telles que la biométhanisation et la vitrification.

Dans ces processus, les déchets biodégradables seront transformés en méthane, et l’énergie de ce même méthane servira à chauffer les autres déchets en les convertissant en cristaux de verre, lesquels pourraient ensuite être utilisés dans la fabrication d’un ciment écologique.

Bientôt près de chez vous

Est-ce que des grandes villes comme Montréal peuvent rêver à ce type d’installation? Le premier défi de ces grandes villes réside d’abord dans la diminution de leur production de déchets.

Cette nécessité, couplée au désir des Îles-de-la-Madeleine de gérer leurs déchets, peuvent-ils être une source de solutions novatrices et d’inspiration pour Saint-Ailleurs, ou toute autre municipalité qui partage ce même souci d’autonomie?

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l'Avenir, a présenté L'Écho de L'Avenir à la presse. Photo: N.Falcimaigne

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l’Avenir, a présenté L’Écho de L’Avenir à la presse.
Photo: N.Falcimaigne

Cet article fait partie du journal spécial L’Écho de L’Avenir, réalisé dans le cadre de l’événement Ruralia et publié dans Le Devoir du samedi 14 mai 2011, organisé par Solidarité rurale du Québec (SRQ). Si le journal est un hebdo fictif inventé pour le village fictif de Saint-Ailleurs, qui était le salon de la ruralité, les articles qu’il contient sont tous de bien réels articles de journalisme indépendant portant sur des nouvelles réelles et répondant aux standards élevés de la Coopérative de journalisme indépendant. Sauf quelques mots de cet article qui reflètent le cadre fictif.