Un terrain vague sur la 2e rue de Rimouski a cédé la place, brique par brique, à une bâtisse singulière. Une maison accueille sous son toit des patients en phase terminale et leur famille. Une fourmilière où bénévoles et personnel médical se donnent pour mission d’apporter réconfort et soutien. La Maison de fin de vie Marie-Élisabeth côtoie la mort de près depuis plus d’un an.

« C’est un cadeau qui est maintenant disponible dans la région » témoigne Pauline Boucher lors du marchethon organisé par les responsables du projet de l’édifice. Mme Boucher qui a vu son père bénéficier du service maintient « qu’à la maison Marie-Élisabeth, on s’occupe de combler les besoins spécifiques de chacun ».

Construite avec une part de financement public, le conseil d’administration et son directeur général Jean-Yves Gagnon ont reçu un appui régional. « Lors de la construction de la Maison, le financement global comprenant la bâtisse et l’équipement était de l’ordre de deux millions de dollars. La participation monétaire était répartie en trois parties, la première gouvernementale de 750 000 $, la deuxième des entreprises de la région et la dernière du grand public ». Aujourd’hui, la Maison étant entièrement payée, M. Gagnon et son groupe souhaitent obtenir un support financier provenant au deux tiers de la population soit une somme s’élevant à 360 000 $.

Au-delà des chiffres, Mme Boucher se remémore le séjour de son père : « Il a eu le temps de préparer son départ tout comme nous, il nous a quittés dans la douceur et la sérénité ». La mission première de la Maison est d’offrir à ses résidents temporaires une fin de vie dans le respect et la dignité dans une ambiance familiale. « On a une équipe de 140 bénévoles qui offrent, dans tous les domaines, une contribution d’environ quatre heures par semaine » rappelle le directeur général. Trente-cinq employés entourent cette horde de volontaires. Ses aides-soignants, ses cuisiniers, ses administrateurs ont hébergé 110 personnes en 2010, un taux d’occupation supérieur aux 80 % exigés par l’Agence de santé selon le rapport annuel du conseil d’administration du projet Marie-Élisabeth.

Toujours selon le rapport, « les résultats de 2010 ont dépassé l’objectif initial recherché et de plus, en cours d’année, deux dons non planifiés et d’importance ont permis d’entrevoir la possibilité de créer en 2011 un fonds de dotation qui viserait à assurer la pérennité de la Maison, en plus de permettre éventuellement l’ouverture des trois chambres ».

Petit train va loin, la Maison, partie du rêve de l’humaniste Omer Brazeau décédé d’un cancer, ne reçoit qu’applaudissement et témoignages positifs depuis son ouverture.

Au Québec, 26 maisons de soins palliatifs offrent des services tels qu’apportés sur le 2e rue.