Vingt-et-un projets de développement durable issus de regroupements de citoyens ont été finalisés lors du Hackathon VertMtl, qui s’est tenu le 19 mars à l’Université Concordia. Parmi ceux-ci, le bus WASA, projet mené de front par Alban Pilard depuis plusieurs semaines, qui a pour objectif de vulgariser le développement durable auprès des enfants à travers le jeu.

Comme pour la plupart des participants sur place, Alban Pilard estime que le Hackathon VertMtl est une nouvelle opportunité de regrouper des compétences autour d’un projet, rencontrer des experts et développer un prototype. Il a lui-même connu une de ses partenaires (Julie Tremblay) lors d’une précédente étape du marathon créatif. « Nous souhaitons aménager un bus autosuffisant au point de vue énergétique pour montrer le bon exemple et inventer des jeux pour apprendre les bons gestes aux enfants. Grâce à de tels événements, nous croisons des personnes de différents horizons et constituons ainsi une communauté de « papillons » qui apportent régulièrement leur expertise », explique M. Pilard.

« Ce marathon créatif pour contrer la dépendance de Montréal aux énergies fossiles a démarré il y a deux mois. Environ 20 événements ont été organisés dans ce cadre. Le Hackathon VertMtl est l’étape finale », indique Guy Grenier, coordonnateur aux démarches participatives à l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).

Montréal mobilisée pour diminuer sa consommation d’énergies fossiles

Habituellement, pour ouvrir une consultation, le droit d’initiative requiert un dépôt de 15 000 signatures au conseil municipal. « Cette fois, le sujet était pertinent et il n’y a pas eu besoin d’apporter de signatures », précise M. Grenier.

L’idée d’un marathon créatif est née en août 2015, après plusieurs discussions de groupes de citoyens montréalais préoccupés par les changements climatiques. Ces derniers souhaitaient profiter de l’attention générée par la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques de novembre 2015 (COP21) pour agir. La plateforme numérique VertMtl a été mise en ligne cet automne, afin d’ouvrir la discussion à tous. Objectif de la ville : créer des projets concrets, réalisables et ambitieux pour réduire la consommation d’énergies fossiles dans la métropole.

Habitat participatif

Valérie Menguy, fondatrice d’ArchiSolidaire, oeuvre aux côtés de Renée d’Amours et Egest Gjinali, architectes. Tous trois collaborent à un projet pilote d’habitat participatif à Montréal, lieu d’habitation complètement autogéré. Valérie Menguy affirme: « Un bon équilibre entre les espaces privés et collectifs diminue la consommation d’énergie et offre des lieux de partage et de lien social. De plus, cela donne à la communauté de propriétaires la possibilité de se réapproprier la conception de son lieu de vie ».

YRO!

YourReceiptOnline est un projet porté par Hugo Prince, jeune Péruvien de 23 ans installé à Montréal depuis 2002. L’été dernier alors qu’il se promenait dans la ville , il a été contrarié de voir un reçu traîner par terre. Pour régler le problème, il a créé une application permettant de recevoir et stocker ce type de documents sur un cellulaire. Au-delà d’une solution numérique, c’est un concept que nous propose Hugo Prince, puisqu’il plante un arbre à chaque ouverture de compte sur son application. « L’industrie du papier consomme beaucoup d’énergie et pollue. Tout geste a une conséquence et nous souhaitons responsabiliser les gens », dit-il.

Allo Vélo

C’est pour diminuer la consommation d’énergie des camions et véhicules commerciaux que Stéphane Espinosa, Nathalie et Caroline Giguère développent Allo Vélo. L’application a pour but d’augmenter la visibilité des compagnies de coursiers à vélo et de permettre aux particuliers de proposer des courses ponctuelles aux utilisateurs. « C’est un projet citoyen très faisable. Les gens ne le savent pas, mais on peut même organiser des déménagements avec des vélos adaptés », prouvent-ils, photos à l’appui.

L’autoroute verte

Robin Beauséjour a pour projet de verdir les grands espaces routiers montréalais. « Planter des arbres absorbe les émissions de carbone. En choisissant les bonnes espèces végétales et en les mettant dans des endroits stratégiques, on peut même arriver à réduire les tontes de gazon et la pollution qu’elles génèrent. Enfin, on peut créer des espaces plus écologiques et diversifiés, tant au niveau végétal qu’animal. » Le projet s’inspire du mouvement citoyen en faveur d’une ceinture verte autour de Montréal et vise l’autoroute métropolitaine, entre les rues Papineau et Saint Michel.

Simplyk

François De Kerret et Alix Dormoy ont développé la plateforme collaborative Simplyk pour rassembler les bénévoles ponctuels et les organismes dans le but d’encourager l’engagement citoyen. Le projet se monte en partenariat avec le Centre d’action bénévole de Montréal. « Les gens veulent donner du temps mais ne savent pas à qui s’adresser. De leur côté, les organismes ont parfois des besoins urgents et n’ont pas le temps de faire des recherches pour trouver des bénévoles. Nous aimerions créer un impact social positif», explique Alix Dormoy.

Aux dernières nouvelles,  le projet d’Alban Pilard suit son cours. Un brainstorming se prépare avec les « papillons » sur des idées créatives de jeux pour enfants qui seront présentés et testés du 10 au 12 juin sur le stand du bus Wasa au festival Eurêka! de Montréal.

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Les projets citoyens finalisés lors du Hackathon VertMtl ont été présentés au vernissage qui s’est tenu le lendemain devant les membres de la commission de la consultation sur la dépendance aux énergies fossiles. Le souhait de tous est qu’une majorité des idées soient viables. « La démocratie se construit pas à pas », affirme Dominique Ollivier, présidente de l’OCPM.

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Par: [Marine Gaillard]
À: [Montréal]