L’engagement envers la communauté est un principe coopératif qui s’exprime notamment quand les collectivités se mobilisent pour protéger l’environnement. Dans le cadre du Forum Coopératif du Centre-du-Québec, le journal Ensemble a rencontré Raphaëlle Julien-Caron, membre de la Coopérative de Solidarité de la Réserve de la Biosphère du lac Saint-Pierre.

Le lac Saint-Pierre, qui est dans les faits un élargissement du fleuve Saint-Laurent en amont de Trois-Rivières, est bordé par tout un chapelet de milieux humides qui sont les sites naturels de vie d’une multitude d’espèces animales et végétales.

Une bonne partie de ces terres humides sont propriété de fondations privées comme Canards Illimités ou de Conservation Nature Canada, sans oublier le grand espace qu’occupe l’armée canadienne qui l’utilisait pour faire de nombreux essais balistiques.  Il reste sur les berges et au fond du lac des milliers d’obus qui n’ont toujours pas été récupérés. Parce que les lieux ont été protégés, ils sont toujours vierges et propices au maintien de la biodiversité.

Le lac Saint-Pierre n’est pas cerné que par des milieux protégés, il y a une foule de villes de toutes dimensions tout autour. Ces agglomérations pourraient représenter une menace pour ces délicats environnements.Plusieurs espèces comptent sur ces milieux humides pour se nourrir, se reproduire, bref pour vivre. C’est dans le but d’harmoniser les besoins de la faune et de la flore et ceux des humains que la coop a été créée.

Grâce au travail des fondateurs de la coop de solidarité dans les années 1990, cette réserve fait désormais partie d’un réseau de quelques 500 réserves mondiales pour la protection de la biodiversité reconnues par l’UNESCO.

À ce titre, la coop doit donc remplir trois fonctions bien précises : La conservation des milieux humides, l’éducation et le développement d’une économie durable.

La conservation va de soi, cela est même inscrit dans le nom de la coop. Le volet Éducation peut prendre la forme de services conseils que la coop offre aux intervenants, développeurs et/ou citoyens pour informer des mesures à prendre dans leurs secteurs d’activités pour assurer la protection de ces milieux naturels. La coop, avec son programme « Faites de l’ère au Lac-Saint-Pierre », se rend dans les écoles des régions entourant le lac afin de sensibiliser les plus jeunes aux richesses et aux beautés dans lesquelles ils vivent… bien souvent sans en prendre conscience.

Quant au volet Développement de l’économie durable, le travail se fait cette fois-ci autant avec les élus et les gens d’affaires que les citoyens.  Les axes de développements sont multiples. Dans un premier temps, on a concentré les efforts du côté du tourisme : tourisme gourmand, agrotourisme.

La coop développe également un programme de labellisation. À condition qu’elles se conforment à des normes bien précises, les associations et entreprises pourraient afficher un label Développement durable. On planifie sa mise en application prochaine.