On a longtemps opposé les communautés rurales et urbaines du Québec. En période électorale, «l’utilisation de ce clivage peut être relativement payant, mais on le fait au détriment du Québec», affirme Christian Bourque, vice-président chez Léger Marketing.

Cette année, la 18e Conférence nationale de Solidarité rurale du Québec aborde le thème de l’urbanité et de la ruralité dans une optique de complémentarité. Valeurs, perceptions, idées politiques différentes… ce qui opposait anciennement les grandes villes des régions semble avoir évolué. En conférence d’ouverture de Ruralia, M. Bourque aborde les thèmes et les enjeux qui opposent les ruraux des urbains, mais également ceux faisant l’objet de convergence. «Ruraux, urbains: clivage dépassé?» Non, mais on note une évolution, indique-t-il.

Le clivage rural-urbain semble également s’être déplacé entre la ville de Montréal et le reste du Québec. Plus que jamais, les Montréalais sont davantage isolés du reste du Québec, explique M. Bourque. Ils se positionnent au centre-gauche de l’échiquier politique, s’expriment au niveau des accommodements raisonnables et font davantage preuve d’ouverture vis-à-vis des autres langues. «Quoique le monde rural soit plus diversifié qu’on ne le pense au niveau de ses idées, il y règne un conservatisme social qu’on n’observe pas à Montréal», ajoute-t-il.

Malgré tout, nos deux rivaux paraissent s’accorder sur certains points. En effet, les données colligées par Léger Marketing au fil des ans démontrent que tout ce qui touche au développement durable et à l’environnement, comme la préservation de la langue française, sont des enjeux qui forment un consensus social au Québec.

Par ailleurs, M. Bourque remarque que les Montréalais tendent à avoir une image plus positive des régions. Le développement économique des régions souvent axé sur le tourisme a permis, d’une part, de rendre les régions plus autonomes financièrement et d’autre part, a encouragé les urbains à redécouvrir les régions. De plus en plus, les régions deviennent le «terrain de jeux» des urbains, explique Christian Bourque. «À cause de cette nouvelle économie, certainement d’un point de vue urbain, on s’est rapproché des régions», ajoute-t-il.

C’est à ce point de vue que certains parlent désormais davantage de complémentarité entre les régions et les grandes villes. Les données de Léger Marketing abondent en ce sens. Au lieu de bouder les régions, les urbains «profitent de ce qui est produit par celles-ci», conclut M. Bourque.

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l'Avenir, a présenté L'Écho de L'Avenir à la presse. Photo: N.Falcimaigne

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l’Avenir, a présenté L’Écho de L’Avenir à la presse.
Photo: N.Falcimaigne

Cet article fait partie du journal spécial L’Écho de L’Avenir, réalisé dans le cadre de l’événement Ruralia et publié dans Le Devoir du samedi 14 mai 2011, organisé par Solidarité rurale du Québec (SRQ). Si le journal est un hebdo fictif inventé pour le village fictif de Saint-Ailleurs, qui était le salon de la ruralité, les articles qu’il contient sont tous de bien réels articles de journalisme indépendant portant sur des nouvelles réelles et répondant aux standards élevés de la Coopérative de journalisme indépendant.