Le développement et la gestion du territoire doivent obligatoirement passer par les collectivités locales qui l’occupent pour que ce soit un succès, estime le président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), Bernard Généreux.

Ce sera d’ailleurs l’essentiel du message qu’il livrera lors de sa conférence intitulée Territoires: Pommes de discordes ou ciment social? qu’il présentera lors de l’événement Ruralia, le jeudi 19 mai à l’hôtel Hyatt Regency de Montréal, en compagnie du professeur Martin Hébert, de l’Université Laval.

«Ces lieux où on exploite les ressources naturelles sont, pour plusieurs personnes qui habitent en milieu urbain, un endroit où on va en vacances une fois par année, fait remarquer M. Généreux. Mais les gens qui contribuent au développement du Québec, on en parle très peu. Cette compréhension est absente.»

Le président de la FQM croit que le temps où le développement de l’ensemble du territoire se planifiait à partir de Québec (lire gouvernement) doit tirer à sa fin.

«Ce développement doit s’animer autour des leaders locaux et municipaux, estime-t-il. Tous ces projets qui ont actuellement cours, les gaz de schiste, le plan Nord, la gestion des mines, les éoliennes, ne doivent pas se faire uniquement au profit de ceux qui les exploitent, mais aussi au bénéfice de la population qui vit dans ces endroits.»

En ne s’associant pas aux populations locales, le gouvernement s’engage dans de vieux modèles de développement qui sont loin d’être actualisés, ce qui regarderait mal pour la suite des choses.

«Par exemple, pour les gaz de schiste, on a mal géré l’approche, soutient-il. Il faut réconcilier les enjeux sociaux, politiques et environnementaux autour de ces filières. Ce qui s’en vient au cours des prochaines années est majeur. Si on s’y prépare mal, nous risquons d’être les spectateurs des autres (qui développeront les ressources).»

Il ne suffira pas non plus de simplement donner le pouvoir de décider aux élus locaux et acteurs du milieu. Encore faudra-t-il leur donner les outils pour qu’ils aient une chance de réussir.

Il faut que le gouvernement mette en place des conditions préalables au développement, tranche Bernard Généreux. Parmi ses conditions, il nomme l’accès à Internet haute vitesse et la téléphonie cellulaire dans les endroits où cela n’est actuellement pas accessible.

«Il ne faut pas penser ramener des jeunes familles dans des territoires où Internet haute vitesse n’est pas accessible, prévient-il. Si elles n’ont pas ça, elles vont aller ailleurs. Et on manquera ainsi une opportunité de développer ces endroits.»

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l'Avenir, a présenté L'Écho de L'Avenir à la presse. Photo: N.Falcimaigne

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l’Avenir, a présenté L’Écho de L’Avenir à la presse.
Photo: N.Falcimaigne

Cet article fait partie du journal spécial L’Écho de L’Avenir, réalisé dans le cadre de l’événement Ruralia et publié dans Le Devoir du samedi 14 mai 2011, organisé par Solidarité rurale du Québec (SRQ). Si le journal est un hebdo fictif inventé pour le village fictif de Saint-Ailleurs, qui était le salon de la ruralité, les articles qu’il contient sont tous de bien réels articles de journalisme indépendant portant sur des nouvelles réelles et répondant aux standards élevés de la Coopérative de journalisme indépendant.