Le Québec est en ébullition. Depuis la vague orange qui a emporté le Bloc Québécois lors des élections fédérales du printemps, on assiste à des démissions en série au Parti Québécois et à la création de plus en plus évidente d’un nouveau parti par François Legault. Pendant ce temps, le Parti Libéral au pouvoir vit une crise de légitimité causée par de multiples apparences de collusion et les controverses concernant l’exploitation des ressources naturelles. Le citoyen à la recherche de sa démocratie retient son souffle.

C’est ce qui remet au goût du jour les mouvements qui militent depuis des décennies pour une réforme des institutions démocratiques. La création du Nouveau Mouvement pour le Québec, dont une assemblée publique a été tenue à Montréal le 21 août dernier, a été l’occasion pour plusieurs d’exprimer un ras-le-bol qui s’étend au-delà de la question nationale.

Rarement a-t-on entendu autant de voix s’élever au sujet de l’enjeu pourtant crucial de la santé démocratique. Pierre Curzi, François Parenteau, Daniel Breton, et l’ancien ministre libéral Benoît Pelletier, pour n’en nommer que quelques uns, ont pris la parole pour exprimer un profond malaise qui devra trouver une réponse avant, disent-ils, qu’il ne soit trop tard.

L’urgence vient de l’apparition de choix de société importants, touchant l’énergie, les ressources et la sécurité financière du Québec. Et force est de constater que les institutions démocratiques actuelles se sont montrées incapables de fournir un espace public permettant la délibération et l’identification de directions claires devant guider les élus.

On a vu, depuis des décennies, se définir des pistes pour les réformes démocratiques à mettre en œuvre. Introduction d’éléments de proportionnelle dans le mode de scrutin, référendums d’initiative populaire, élections à date fixe. Voilà qui n’est encore rien de bien inquiétant.

Maintenant, signe de la nécessité d’agir, apparaissent des options jusque-là considérées comme utopiques. Démocratie sans partis politiques, démocratie directe électronique et démocratie sans élections sont des propositions maintenant émises sans rire par des personnalités reconnues.

La question suivante, la plus épineuse, concerne la façon de réaliser la réforme, alors que dans notre système, la décision revient aux élus qui en font partie. N’est-ce pas trop demander au système que de se réformer lui-même ?

——————-
Lire aussi: