Et si l’avenir dépendait de l’implication des jeunes d’aujourd’hui? Le film Les Porteurs d’espoir, de Fernand Dansereau, se fait le témoin de cette génération porteuse de changement. L’école primaire de Saint-Ailleurs a décidé d’offrir dès la rentrée l’approche de Recherche-action développée par M. Dansereau.

Il voulait «montrer que c’est possible de changer la mentalité des gens», explique Dominique Leduc, enseignant à l’école primaire La Farandole, à McMasterville, où le projet de M. Dansereau a d’abord été implanté. Le réalisateur aura rencontré une vingtaine d’enseignants du primaire avant d’arrêter son choix sur la classe de 6e année de M. Leduc.

Cette nouvelle méthode pédagogique, la Recherche-action, amène les élèves à identifier, analyser et résoudre un problème dans leur communauté. Plus encore, elle permet de leur démontrer qu’ils peuvent changer les choses. Les vingt-quatre élèves de la classe de M. Leduc ont décidé de s’attaquer au vandalisme en organisant des corvées de nettoyage, par la sensibilisation et en créant un espace où les jeunes pourraient s’exprimer.

Dominique Leduc avoue avoir été réticent au début, mais les discussions avec le réalisateur l’auront rassuré. M. Dansereau «voulait montrer qu’un groupe pas nécessairement habilité pouvait obtenir des gains, affirme l’enseignant. J’ai eu de la difficulté à faire confiance au pouvoir d’agir des enfants; j’étais craintif par rapport à leurs capacités.» L’aventure aura renforcé les liens de l’enseignant avec ses élèves, en plus de favoriser la motivation et l’estime de soi.

Ce projet est sorti des limites de l’école en mobilisant l’ensemble de la communauté. Parents, résidents et commerçants ont mis l’épaule à la roue. «J’ai embarqué tout de suite dans le projet, affirme Gilles Plante, le maire de McMasterville. Les conseillers municipaux ont participé pendant une journée au grand nettoyage, et le service d’incendies a aidé les jeunes dans la concrétisation du projet.»

Du nettoyage des graffitis à l’achat de bancs de parc, la Ville a investi 80 000 $ dans le projet des jeunes de La Farandole.

Le film de Dansereau voulait illustrer la préparation de la prochaine génération à relever les défis environnementaux. Nul doute, Les Porteurs d’espoir revendique la place des jeunes : « les jeunes ne font pas que subir, ils ont un rôle important à jouer dans la société », constate Dominique Leduc, qui termine l’année scolaire loin de McMasterville.

En effet, depuis la sortie du film, il parcourt les écoles du Québec afin de faire la promotion de ce projet éducatif. Depuis l’an 2000, ce sont plus de 600 écoles qui ont adopté la méthode.

Même si M. Leduc n’est pas certain de pouvoir continuer à visiter les écoles l’an prochain, faute de financement, nul doute que ses anciens élèves de l’école La Farandole continueront à inspirer les jeunes et moins jeunes, ici comme ailleurs. Après avoir remporté le prix du Jury jeune au Festival du film d’éducation d’Évreux en 2010, Les Porteurs d’espoir continue d’être projeté à travers la France, permettant ainsi d’inspirer les générations de demain.

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l'Avenir, a présenté L'Écho de L'Avenir à la presse. Photo: N.Falcimaigne

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l’Avenir, a présenté L’Écho de L’Avenir à la presse.
Photo: N.Falcimaigne

Cet article fait partie du journal spécial L’Écho de L’Avenir, réalisé dans le cadre de l’événement Ruralia et publié dans Le Devoir du samedi 14 mai 2011, organisé par Solidarité rurale du Québec (SRQ). Si le journal est un hebdo fictif inventé pour le village fictif de Saint-Ailleurs, qui était le salon de la ruralité, les articles qu’il contient sont tous de bien réels articles de journalisme indépendant portant sur des nouvelles réelles et répondant aux standards élevés de la Coopérative de journalisme indépendant.