Vous trouvez que les infos qu’on vous sert sont insipides? Rabattez-vous sur les fils de presse! Vous naviguerez loin des « fausses nouvelles » et y trouverez de petites perles d’incohérence.

Hier, balade sur CNW. On y apprend que le 21 février a été désigné comme Journée nationale d’action contre les surdoses. Vraisemblablement, le Canada fait face à une épidémie qui surpasse tout ce que l’on a pu connaître jusqu’à présent.

Bien qu’on imagine qu’il soit ici question de drogues, on serait tentés, par les temps qui courent, de croire que le phénomène s’est généralisé: surdose de médias sociaux, collusion, neige, coupures budgétaires, hockey, radios poubelle, poutine, Trump – précisons que les deux dernières énumérations sont toutes deux indigestes.

Plein gaz!

En poursuivant notre navigation on apprend l’élargissement de l’autoroute Laurentienne à Québec. Un investissement estimé entre 10 et 25 millions de dollars (sic).

Revirement de situation, les travaux ne permettront pas d’offrir une « voie verte » réservée au covoiturage, aux bus et aux véhicules électriques, comme l’avait annoncé Marc-Angré Gagnon dans Le Soleil en avril dernier. Les lobbies de l’automobile auraient-ils une fois de plus joué du coude?

Tout de même. De 10 à 25 millions de dollars, il y a une marge. Parions que les ménages québécois ne puissent faire de tels écarts dans leurs prédictions financières, surtout en cette période de vaches maigres. Peu importe, ils auront de quoi s’amuser!

En effet, Québec a décidé d’injecter des fonds dans la modernisation des arénas et centres de curling; la formule du pain et des jeux demeure populaire, particulièrement en période d’instabilité économique. L’investissement total pour l’ensemble des projets est évalué à près de 57 millions de dollars.

Comme le gouvernement québécois est déterminé à améliorer coûte que coûte « notre bien-être et notre qualité de vie » (sic), Pierre Arcand, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, responsable du Plan Nord et de la région de la Côte-Nord, annonçait le jour même un soutien financier de plus d’un million de dollars aux clubs et organismes faisant la promotion des véhicules tout-terrain (VTT). En parallèle, son homologue Lise Thériault accordait 600 000$ aux mêmes fins dans Lanaudière.

Déjà en 2002, l’ex-journaliste au Devoir Louis-Gilles Francoeur se questionnait à savoir si on devait classer les VTT dans la case « progrès » ou « nuisance ».

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Après un jugement en 2004, un projet de loi dénoncé par le Barreau en 2006, une commission parlementaire hautement médiatisée et quantité de déboires citoyens échelonnés sur plus de deux décennies, va pour le gaspillage de… « l’Énergie et des Ressources naturelles ».

Encore en mai dernier, des agriculteurs de Pointe-Lebel dénonçaient le passage des véhicules hors route sur leur terre. Mais faut-il le rappeler, le Québec est l’État qui soutire le plus de taxes sur l’essence en Amérique du Nord. En quad comme en auto, Pierre qui roule n’amasse pas mousse, mais des votes pour les prochaines élections. Et de l’argent dans les coffres de l’État; certains de ces bolides consomment deux fois plus qu’un véhicule automobile.

Drôle de climat

Pour mesurer les changements climatiques occasionnés par les annonces de cette seule journée, rien de tel que d’offrir en contrepartie 12,7 M$ au consortium de recherche Ouranos. Après tout, « La lutte contre les changements climatiques n’est plus un choix; il faut agir dès maintenant », soutient David Heurtel, ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Il va sans dire, les quelques 450 experts et chercheurs d’Ouranos auront de quoi cumuler les statistiques et les constats catastrophiques d’ici à ce que les automobiles, les véhicules hors route et les Zambonis ne fonctionnent qu’à l’électricité.

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Leur synthèse de 2015 donne des sueurs froides : les phénomènes météorologiques extrêmes auront des impacts sur l’ensemble des secteurs d’activité; le niveau de la mer devrait augmenter de 30 à 75 cm dans le golfe du Saint-Laurent, menacé par l’érosion et la submersion; la plupart des activités économiques devraient être touchées; la santé des Québécois sera affectée; on observe déjà l’effet du réchauffement climatique sur le cycle de vie et la répartition des arbres, des plantes, des oiseaux migrateurs, des salmonidés et du caribou migrateur dans certaines régions; on s’attend à des impacts sur les ressources en eau, tant en matière de qualité que de disponibilité…

Vous cherchez un peu de cohérence dans tout cela? Regardez du côté de la firme de sondage CROP, qui nous apprend que les créationnistes ne sont pas tous de l’autre côté de la frontière.

36 % des Québécois estiment que la Terre a été créée en six jours par Dieu.

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Gageons que quelques-uns de nos politiciens sont de ceux-là. Parmi les valeurs des créationnistes, on note « un besoin de leadership fort, déterminé et non entravé par des mécanismes démocratiques « paralysants » et très peu de sensibilité socio-éthique ». Une petite partie de curling avant la promenade en quad?