Vers 4h00 ce matin, des citoyens opposés à l’expansion des sables bitumineux ont déployé une bannière de 3 mètres par 10 mètres au sommet d’une tour aux abords du réseau ferroviaire de Montréal, au coin des rues Sainte-Catherine Est et Bercy. Sur cette bannière, on peut lire : « Enbridge ligne 9b, Belledune, C’EST NON ! Notre eau potable ou leur pétrole sale »

Aujourd’hui, ces citoyens ont tenu à souligner le fait que l’Office national de l’énergie s’apprête de façon imminente à autoriser Enbridge à mettre en route et inverser le flux de son pipeline 9b — un pipeline qui permettra d’acheminer 300 000 barils de pétrole par jour de l’Alberta jusqu’à l’est du pays et ce, même si Enbridge refuse obstinément de se soumettre aux normes minimales de sécurité : « Enbridge n’entend pas effectuer de tests hydrostatiques sur son vieil oléoduc ni installer toutes les vannes de sécurité nécessaires à moins d’un kilomètre des cours d’eau traversés par son pipeline, même si cette norme est requise légalement. C’est tout à fait inacceptable », a commenté un des citoyens présents.

Cette action a aussi lieu deux semaines après que la population ait été informée du projet de transport par train d’hydrocarbures non-conventionnels de l’Alberta jusqu’à un futur port pétrolier à Belledune, au Nouveau-Brunswick : « L’industrie nous informe qu’il y aurait 220 wagons de trains remplis de pétrole non-conventionnel qui passeraient au cœur de nos communautés à chaque jour comme si de rien n’était, sans qu’aucune consultation publique n’ait été tenue. », affirme une citoyenne. Même si le début des travaux de ce projet est prévu pour fin 2015, début 2016, le message que nous adressons ce matin est clair : ce projet dangereux ne passera pas comme une lettre à la poste.

Selon un autre participant à l’action, « le projet d’inversion de la ligne 9b d’Enbridge et celui du port pétrolier de Belledune, au Nouveau-Brunswick, sont les deux côtés de la même médaille. Cette médaille, c’est l’expansion des sables bitumineux. » Que ce soit par train ou par oléoduc, le transport du pétrole des sables bitumineux pose des risques sérieux pour l’accès à l’eau potable. En effet, le nombre de fuites dans les oléoducs au Canada a triplé au cours des 10 dernières années. Aussi, plus de 57 déraillements de trains ont été enregistrés en 2014 sur les principales lignes du réseau ferroviaire du CN, lequel serait utilisé pour le projet de Belledune. Il suffirait d’un seul déraillement d’un des convois quotidiens de Belledune pour que la population assiste à un Lac-Mégantic 2.

L’enjeu de l’eau potable est central dans cette situation et touche l’ensemble de la population. Considérant le bilan de cette industrie en termes d’accident, la question n’est pas de savoir s’il y aura des déversements, mais plutôt où et quand le prochain aura lieu. Dans ce contexte, les gens sont placés devant un choix insensé entre le transport des hydrocarbures sur notre territoire et la protection de notre eau potable. Les autorités affirment qu’il est possible d’accomplir le premier sans menacer la seconde, mais les faits démontrent exactement le contraire. Ainsi, entre notre eau potable et leur pétrole sale, le choix pour nous est clair : nous choisissons de protéger notre eau potable.

Les projets de transport des hydrocarbures non-conventionnels sur le territoire sont trop dangereux pour être acceptables socialement. En outre, qu’il s’agisse du pipeline 9b d’Enbridge, du transport ferroviaire jusqu’au port pétrolier de Belledune ou de projets semblables, tous contribuent à l’expansion des sables bitumineux, dont les impacts sur l’environnement et le climat sont trop grands pour être viables à long terme.