Il y a à Montréal un grand nombre de femmes venues d’ailleurs, qui arrivent chaque année avec l’espoir de développer leurs projets professionnels. Leur but est d’avoir une indépendance économique ou d’offrir un soutien à leurs familles. Dans ce contexte, et inspiré par les Coopératives d’activité d’emploi en France, la CDR Montréal-Laval a mis en œuvre un projet qui permet aux femmes immigrantes et issues de communautés culturelles de développer leurs propres entreprises avec un encadrement juridique, économique et social.

La Coopérative entreprise partagée (CEP) est un projet développé par la Coopérative de développement régional de Montréal – Laval (CDR) avec plusieurs partenaires. Cette idée innovatrice s’adresse aux femmes immigrantes et de communautés culturelles qui désirent s’assurer un revenu fixe à partir de leurs initiatives professionnelles. La CDR organise des séances d’information dans les différents centres d’accueil pour les immigrants et fait du réseautage auprès des organismes d’entrepreneuriat afin de diffuser cette initiative implantée pour la première fois à Montréal.

Le groupe est très varié et ouvert, peu importe le domaine d’expertise. Dans la Coopérative entreprise partagée (CEP), on trouve des importatrices d’artisanat, des consultantes en finances, une agence de placement de gardiennes à domicile, des pâtissières, des artistes. Parmi ces femmes, il y en a aussi une qui représente une coopérative de couturières.

Toutes les entrepreneures font partie de la coopérative, mais chacune travaille sur son projet personnel. La CEP cherche à mutualiser les services de marketing et de comptabilité pour bénéficier de coûts inférieurs. Selon Angela Caïcedo, Chef de projet de la CEP, « la coopérative cherche l’association de ces femmes-là, les mettre ensemble pour partager certains services, comme la comptabilité, le marketing, par exemple. Ce sont des services importants pour leurs projets, mais elles ne peuvent pas les payer seules. C’est trop cher de faire un plan de marketing ou la comptabilité. Mais si on est ensemble, si c’est un groupe vraiment fort, c’est plus facile de négocier des ententes avec les gens qui fournissent ces services ».

Ensuite, leur plan d’affaires terminé, les femmes obtiennent du financement de la part des partenaires du projet. Les partenaires financiers qui participent du projet, comme l’ACEM (Fonds communautaire d’emprunt), se spécialisent pour aider les personnes à faibles revenus qui ne peuvent pas accéder facilement au financement.

La finalité du projet est que les femmes puissent cotiser au fonctionnement de la coopérative et se donner un salaire. « L’idée est qu’elles deviennent des entrepreneures salariées de la coopérative pour avoir des avantages sociaux qu’elles n’auraient pas si elles étaient seules ou autonomes », conclut Mme Caïcedo.