Lévis Nos petites oreilles étaient dans plusieurs ateliers, voici quelques unes de leurs impressions à chaud. Tantôt agissant à titre de secrétaire d’atelier, tantôt simple participant, voici une occasion de connaître leur regard sur deux des ateliers présentés.

Coopération Nord-Sud: le défi de la réciprocité

Cet atelier a donné droit à quatre excellentes présentations sur la coopération et la réciprocité Nord/Sud. Signalons la présentation fort stimulante de Sambou Ndiaye qui a apporté un regard franc et sans tabou, questionnant les apports et relations du Nord et du Sud dans les efforts de coopération. René Lachapelle a brillamment exposé la place du Québec dans l’émergence de réseaux internationaux de coopération. Réjean Lantagne (SOCODEVI) et Anne Gaboury (DID) ont quant à eux très habilement présenté leurs deux expériences de coopération internationale.

Pour les intervenants, répondre adéquatement à la question d’une réciprocité Nord/Sud optimale et efficace implique d’en faire une question ouverte, réflexive, où le principe de recherche-action est omniprésent. Il faut se questionner sur les besoins et l’apport réel du Nord et du Sud. Il ne s’agit pas d’une recherche obligatoire d’égalité, mais d’une recherche d’équité. Il faut créer un réel espace de réciprocité dans un partenariat équilibré. Les panélistes ont par ailleurs abordé les transferts d’expérience, l’importance du local, le rôle des bailleurs de fonds, le financement, la participation démocratique, etc.

Coopératives et développement durable et solidaire des territoires

S’il semble faire l’unanimité que par leur structure et les principes qui les régissent (réserve impartageable, gouvernance démocratique, etc.) les coopératives concilient d’emblée deux dimensions du développement durable (celles de l’économie et du social), leurs actions respectives et leur implication nous apparaissent encore inégales face à l’environnement. Les différents exemples exposés par les intervenants montrent une orientation vers le développement durable, avec notamment une remise en cause des systèmes de production et une transformation progressive des mentalités. On ne peut toutefois pas affirmer que le mouvement coopératif et mutualiste en réalise nécessairement plus que le milieu privé capitaliste dans ce domaine.

À la lumière des exposés, des questions et des commentaires de l’atelier, nous constatons qu’un grand nombre de coopératives sont conscientisées sur les questions de développement durable : certaines ont entre autres mis en place une politique de développement durable. Peut-être ces actions sont-elles méconnues, comme bien d’autres de nos coopératives ?

C’est cependant lorsque l’on soulève la question d’une implication encore plus grande et du leadership que devrait exercer le mouvement coopératif et mutualiste que les avis divergent. On constate en effet que les coopératives peuvent être des maîtres d’œuvre en matière de développement durable ou s’y engager lentement, à la mesure des besoins de leurs membres. Il semble donc qu’il manque un engagement clair du mouvement coopératif et mutualiste dans son ensemble ainsi que l’action concrète de chaque coopérateur avant de pouvoir inclure véritablement cette dimension dans la distinction coopérative, si toutefois le mouvement désire l’inclure.

Avec Judith Cartier, Jean-François Breton et Camille Cesbron